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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Communautés - Premier congrès demain des patriarches et évêques catholiques d'Orient A temps nouveaux, réponses nouvelles

Dans le sillage du Synode sur le Liban et des synodes spéciaux et continentaux initiés par Jean-Paul II pour une «aggiornamento» de l’Église, un congrès des patriarches et évêques catholiques d’Orient se tient, à partir de demain, et jusqu’au 20 mai, au Liban. Il s’agit d’une première du genre. Depuis 1991, les 7 patriarches catholiques d’Orient avaient pris l’habitude de se retrouver tous les deux ans. Cette fois-ci, ils se réunissent en compagnie de tous leurs évêques. En somme, ce sont les 7 synodes des 7 Églises patriarcales d’Orient (copte, maronite, grec-catholique, syrienne-catholique, chaldéenne, arménienne-catholique et latine) qui se rencontrent pour la première fois . S’y ajoutent des évêques de pays nord-africains (Maroc, Algérie, Tunisie), ainsi que des observateurs du Soudan et d’Iran, la plupart des chefs de congrégations et commissions du Vatican, le nonce apostolique au Liban, des supérieurs et supérieurs généraux d’ordres religieux, des évêques orthodoxes, des auditeurs laïcs de différentes Églises et des conseillers. En tout, environ 200 personnes, qui se retrouveront à la Maison d’accueil Notre-Dame du Mont, à Fatka. L’initiative de ce congrès historique est due au Conseil des patriarches catholiques d’Orient (CPCO). Elle est ancrée dans l’Exhortation apostolique qui a suivi la tenue, à Rome, du 26 novembre au 14 décembre 1995, de l’assemblée spéciale du Synode des évêques sur le Liban. Le fait qu’il se tienne au Liban est également significatif, et reflète la situation privilégiée de notre pays dans la région. Cinq têtes de chapitre seront au centre de ce congrès : les relations entre les sept patriarcats catholiques (ainsi que les rapports avec Rome) ; la question œcuménique de l’unité des Églises ; le dialogue interreligieux (en particulier islamo-chrétien) ; Jérusalem et la paix ; l’émigration des chrétiens d’Orient. Ces têtes de chapitre ont été dégagés au cours des deux dernières années grâce notamment à la publication d’un questionnaire détaillé dit Axes fondamentaux sur toutes les questions qui se posent aux Églises catholiques en Orient. Les 80 réponses recueillies, synthétisées par le secrétariat du CPCO, ont abouti à l’élaboration d’un document de travail dit Thèmes de réflexion. Le document définit les caractéristiques d’une nouvelle époque de l’Église en Orient et brosse à grands traits les réponses à y apporter, y compris au niveau des structures de coordination. Un schéma bien rodé Le déroulement du congrès se fera suivant le schéma bien rodé des réunions de l’Assemblée spéciale du synode créée par Paul VI pour l’assister dans le gouvernement de l’Église. Cette méthodologie a été comparée à la fameuse maïeutique de Socrate. Il s’agira, grâce à un patient temps d’écoute puis par un mouvement régulier de va-et-vient entre une assemblée générale et de petits cercles de discussions, médiatisé par un secrétariat omniprésent, d’«accoucher de la vérité», c’est-à-dire de dégager un certain nombre de propositions qui pourront servir de base de travail pour toutes les Églises concernées sur les thèmes définis. Parallèlement, un comité spécial sera chargé de recueillir toutes les interventions et de rédiger un «communiqué final» qui définira les grands moments du congrès et en dégagera les perspectives. Dans l’organisation du congrès, rien n’est laissé au hasard. Chaque membre a le droit d’intervenir une fois au cours de l’assemblée générale, mais il est nécessaire que les interventions se réfèrent à des points précis du document Thèmes de réflexion élaboré par le secrétariat, et soient communiquées par écrit un jour à l’avance. Même pour les débats en petits cercles, pour éviter des errances inutiles, les participants sont tenus de se limiter au thème de discussion défini. Il est bien entendu, toutefois, que les documents préparatoires n’anticipent en aucun cas sur ce que les congressistes soulèveront de difficultés et de problèmes, ni sur les réponses à y donner. La diversité ecclésiale se reflétera dans les moments de prière qui marqueront le congrès. Ceux-ci seront célébrés tour à tour dans les différents rites des Églises qui y participent. Deux messes solennelles ouvrent et clôturent les travaux du congrès. La messe d’ouverture est prévue demain avant-midi, à Harissa. Les travaux commenceront dans l’après-midi. Les premières assemblées générales (demain et lundi) doivent permettre à 14 conférenciers de présenter la situation de l’Église catholique dans chaque pays du Moyen-Orient (Syrie, Égypte, Jordanie, Iran, Irak, Liban, Afrique du Nord, Terre sainte, Turquie). Il faut souligner que le Congrès des patriarches et évêques catholiques ne part pas de zéro, mais d’une situation de fait bien connue. Le hasard a même voulu qu’il se tienne quelques jours après la fin des travaux du Conseil d’Églises du Moyen-Orient, qui recoupent certains des thèmes qui vont être abordés. Il ne faut donc pas en attendre du radicalement nouveau. Pour finir, selon le document de travail dit Thèmes de réflexion, «le Conseil des patriarches catholiques d’Orient n’est pas un super-patriarcat et ses congrès ne sont pas des synodes». Ceux-ci ont bien pour but «de coordonner l’activité pastorale des Églises catholiques», comme l’affirment les Thèmes de réflexion, mais les résolutions qui peuvent s’en dégager n’engagent pas moralement les Églises qui y participent. Chaque Église décide donc souverainement des moyens efficaces pour atteindre ce but. Cette souveraineté est toutefois exercée dans le cadre d’une «coresponsabilité» impliquée dans la nature même de l’Église, qui est «communion». Il est donc évident que la clef du changement extérieur reste le changement intérieur, c’est-à-dire la conversion des mentalités.
Dans le sillage du Synode sur le Liban et des synodes spéciaux et continentaux initiés par Jean-Paul II pour une «aggiornamento» de l’Église, un congrès des patriarches et évêques catholiques d’Orient se tient, à partir de demain, et jusqu’au 20 mai, au Liban. Il s’agit d’une première du genre. Depuis 1991, les 7 patriarches catholiques d’Orient avaient pris...