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Actualités - ANALYSE

Surenchères à la veille de la tournée d'Albright Les chancelleries craignent une flambée de violence majeure

Avec ou sans cause directe, comme le meurtre d’un cadre du Hezbollah, le Sud se trouve exposé à une dégradation sécuritaire majeure. Du fait qu’à la veille de la tournée régionale de Madeleine Albright les protagonistes font monter les enchères à des fins négociatoires. C’est ce que souligne la synthèse de tout un tas de rapports diplomatiques partant de Beyrouth ou y arrivant . Les dépêches envoyées aux grandes capitales par les ambassades accréditées ici, comme celles qui parviennent aux autorités locales en provenance de nos délégations à l’extérieur, concordent toutes sur cette évaluation des données actuelles. Certains diplomates attribuent cependant la volonté d’escalade aux Israéliens et d’autres aux Syriens. Mais en définitive, l’objectif serait le même : faire en sorte qu’Albright, sous la pression d’événements aussi concrets que violents au Sud-Liban, laisse un peu de côté le volet palestinien et attribue la priorité au double volet syro-libanais. Toujours est-il qu’après l’assassinat de Ali Hassan Dib dit Khodr Abou Hassan Salamé, tué par l’explosion de deux charges sur la route de Hlalyyé-Saïda, plusieurs questions se posent : les lignes rouges vont-elles être franchies sur le terrain ? Les tirs de katiouchas sur la Galilée vont-ils reprendre, en riposte aux bombardements israéliens aveugles de localités libanaises ? Les accords d’avril 96 résisteront-ils à cette nouvelle flambée ? Les développements vont-ils tourner à un affrontement d’envergure provoquant l’exode des populations sudistes comme en 1993 et en 1996 ? Et surtout, – qui trop embrase mal éteint – l’explosion ne va-t-elle pas provoquer le report sine die de la tournée d’Albright et partant de la reprise des pourparlers de paix ? Une source locale n’exclut pas que «les Israéliens aient abattu un chef militaire du Hezbollah pour pousser ce dernier à attaquer la Galilée à coups de katiouchas et provoquer ainsi l’annulation définitive des accords d’avril. Ces arrangement brident en effet, comme le soulignait Moshé Arens quand il était ministre de la Défense, la liberté d’action et de réaction de l’armée israélienne, de son aviation notamment. En l’empêchant de détruire des objectifs civils et de faire le plus de mal possible par des massacres de population . Barak étant lui-même ancien commandant en chef de l’armée et antérieurement commandant du secteur occupé au Liban, est sans doute très sensible aux pressions de son état-major qui réclame à cor et à cri l’abolition de ces accords. De plus , par la brutale dégradation au Sud, les Israéliens inciteraient les Américains à exiger pour de bon de la Syrie qu’elle jugule le Hezbollah et l’oblige à respecter une trêve pour la durée des pourparlers. Jusque-là, cette neutralisation des intégristes, les Américains l’ont certes souhaitée publiquement mais sans en faire une condition sine qua non». Dans un pareil cas de figure, «on va tout droit dans le mur et dans l’impasse, enchaîne la même personnalité. Car Damas refuse catégoriquement, tout comme Beyrouth, de demander un arrêt même provisoire d’une résistance qui reste ultralégitime tant que l’occupation du sol se maintient. Et de son côté le Hezbollah n’est évidemment pas enclin à une suspension d’armes. Au contraire même, s’il ne tenait qu’à lui, il enverrait volontiers un coup de pied dans la fourmilière. Car, en parfaite harmonie avec les vues khomeynistes de l’Iran, ce parti armé reste hostile à une paix dans la région du moment qu’il ne reconnaît pas, et ne reconnaîtra jamais, l’État hébreu». Cependant, une autre source pense pour sa part que «les enjeux et les intérêts sont trop importants pour qu’on continue à laisser les uns ou les autres jouer avec le feu. Les Américains ont absolument besoin de réenclencher les négociations sans plus de retard. Il y a moyen de limiter les dégâts et de calmer le jeu. Israël a nié son implication dans l’assassinat de Khodr Abou Hassan Salamé, ce qui montre qu’il ne tient pas à en faire un casus belli. Et le Hezbollah n’a pas de suite matraqué la Galilée. Les opérations peuvent se poursuivre, mais dans la cadre des accords d’avril que jusqu’à présent personne n’a formellement dénoncés. Et la tension décroîtra ensuite d’elle-même». Ce qui reste à vérifier.
Avec ou sans cause directe, comme le meurtre d’un cadre du Hezbollah, le Sud se trouve exposé à une dégradation sécuritaire majeure. Du fait qu’à la veille de la tournée régionale de Madeleine Albright les protagonistes font monter les enchères à des fins négociatoires. C’est ce que souligne la synthèse de tout un tas de rapports diplomatiques partant de Beyrouth ou y...