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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Damas réitère avec force son soutien à Baabda La visite d'Assad vue sous deux angles différents

Rien n’éclipse le rôle des décideurs. Calfeutrés dans les salons politiques, les professionnels du coin ont planché hier sur la visite de Bachar el-Assad au président Lahoud, pour tenter d’en deviner la teneur et la portée. Il en découle deux interprétations principales : A) – Damas insiste pour un dialogue entre tous les courants libanais, pour renforcer le front intérieur face aux échéances régionales et à la prochaine reprise des négociations avec Israël. Pourparlers qui s’annoncent ardus sur les deux volets libanais et syrien, les tiraillements pouvant secouer la scène libanaise si elle reste instable. Dans ce contexte, le pouvoir en tant que meneur de jeu est appelé à s’ouvrir sur toutes les parties. S’il est vrai qu’il lui reste difficile de réaliser une entente nationale en profondeur, il peut à tout le moins jeter des ponts, se rapprocher de tous et veiller à ce que tous se rapprochent entre eux. Un effort d’autant plus nécessaire que la situation économique du Liban reste pour le moins délicate et se ressent des querelles intérieures. La Syrie soutient le régime avec force, mais estime qu’il doit procéder sans tarder à un rassemblement général, aussi bien politique que parlementaire. Damas est dès lors prêt à faciliter des rencontres comme celles que le chef de l’État a pu avoir avec M. Rafic Hariri ou antérieurement avec M. Walid Joumblatt, les réconciliations devant du reste concerner d’autres personnalités comme M. Sélim Hoss. Si un effort de regroupement n’est pas effectué dans les meilleurs délais, la scène politique libanaise risque d’imploser à l’occasion des législatives de l’an prochain qui donneraient lieu à des affrontements destructeurs. Tout comme Damas se tient à égale distance de tous, Baabda doit se placer au-dessus de la mêlée et faire office de conciliateur. B) – La seconde thèse est presque à l’opposé de la précédente. Elle affirme que le colonel Assad n’a rendu visite au chef de l’État que pour confirmer avec éclat que Damas se tient aux côtés du régime et du gouvernement dans leurs différends avec certaines parties locales. Du moment qu’il faut à l’intérieur un régulateur et un meneur de jeu, le président doit avoir les moyens d’organiser la demeure comme il l’entend. Cela sous-entend à la fois qu’il doit être en mesure de surclasser sans peine l’opposition, mais aussi les réticences plus ou moins avouées de M. Hoss concernant la répartition des prérogatives. Dans cet esprit, la visite du cadre syrien constitue un message qui signifie en substance : «Si vous avez un problème, adressez-vous au président et ne venez pas nous voir. Car tout ce qu’il décide, nous l’appuyons et il a carte blanche sinon pleins pouvoirs pour les affaires intérieures du Liban». Le rassemblement national souhaité ne se ferait donc pas autour d’un compromis, d’un consensus, mais bien de la stratégie propre au régime, seule prise en considération. Dès lors, la Syrie n’intervient pas du tout pour fermer les dossiers et faire cesser les poursuites judiciaires, laissant le pouvoir local juge de tout cela, étant donné qu’il œuvre pour l’intérêt national. – Au-delà des deux versions précitées, il existe une certitude : Damas réitère avec force son soutien à Baabda, fixe des lignes rouges et souhaite que les Libanais dans leur ensemble se montrent conscients de la gravité de l’heure sur le plan régional.
Rien n’éclipse le rôle des décideurs. Calfeutrés dans les salons politiques, les professionnels du coin ont planché hier sur la visite de Bachar el-Assad au président Lahoud, pour tenter d’en deviner la teneur et la portée. Il en découle deux interprétations principales : A) – Damas insiste pour un dialogue entre tous les courants libanais, pour renforcer le front...