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Actualités - CHRONOLOGIE

Yougoslavie - Importante saisie d'armes, d'argent et de faux papiers chez un ministre de l'armée de libération du Kosovo Des incidents répétés mettent fin à la lune de miel entre la Kfor et l'UCK(photo)

La multiplication des incidents mettant en cause les hommes de l’Armée de libération du Kosovo (UCK), pourtant en cours de démilitarisation, a mis fin à la «lune de miel» entre les soldats de la force multinationale de paix (Kfor) et l’ex-guérilla albanaise. Le commandant de la Kfor, le général Michael Jackson, pourrait rencontrer à ce sujet aujourd’hui les chefs de l’UCK, a indiqué à Pristina un officier de la force de paix, sous couvert de l’anonymat. Les chefs de la Kfor considéraient pourtant jusque-là l’UCK comme un partenaire incontournable bien que turbulent et avaient conclu avec elle, le 21 juin, un accord prévoyant sa démilitarisation par étapes, sur trois mois. Au terme de la première étape, le 21 juillet, la force de paix s’était dite «satisfaite» de l’attitude de l’UCK et du nombre d’armes rendues. Mais des incidents répétés – violences contre la minorité serbe, violations manifestes de l’accord, échanges de tirs avec les soldats étrangers – l’ont conduite depuis à hausser le ton. Vendredi dernier, la Kfor a découvert, lors d’une perquisition dans une maison de Pristina «liée» à un «ministre» de l’UCK, des armes, des munitions, une «très importante quantité» d’argent ainsi que des papiers d’identité illégaux. Dans cette maison, dont aucun des occupants n’a été arrêté, se trouvaient Rexhep Selimi, «ministre» autoproclamé de l’Intérieur du «gouvernement» de Hashim Thaçi, et plusieurs de ses collègues. Selon la Kfor, les cartes d’identité saisies, publiées sous l’autorité du «ministère de l’Ordre public» et portant la signature de Rexhep Selimi, autorisaient leur détenteur «à commettre des activités illégales, notamment le port et l’usage d’armes, l’entrée dans des propriétés et leur confiscation sans avertissement». Mercredi, M. Selimi avait déjà été brièvement interpellé par la Kfor après avoir menacé une patrouille de son arme lors d’un contrôle routier. Dans un communiqué, la Kfor a rappelé samedi qu’elle est «la seule force légitime au Kosovo» jusqu’à l’entrée en fonction de la police internationale de l’Onu. «Toute tentative de quelque groupe que ce soit d’usurper cette autorité n’est pas acceptable et ne sera pas tolérée», a ajouté la Kfor. Un autre incident avait été signalé le 31 juillet, lorsque des soldats russes de la Kfor avaient interpellé le chef militaire de l’UCK, Agim Ceku. Il avait été relâché peu après mais l’UCK, qui avait déjà accusé les Russes d’être une «force ennemie» et de protéger les Serbes, avait dénoncé cette interpellation comme relevant de motivations politiques. Jeudi, des inconnus ont ouvert le feu sur trois points de contrôle russes dans l’est du Kosovo. De nouveaux incidents sont signalés presque quotidiennement : un responsable de l’UCK qui refuse de déposer son arme avant d’entrer à l’hôpital de Pristina, la découverte de plusieurs tonnes d’armes lourdes, le mois dernier, «oubliées» par l’UCK dans le secteur sous commandement allemand du sud du Kosovo, plusieurs arrestations d’ex-«soldats» de l’UCK en uniforme ou portant des armes illégales. Dans un récent rapport, l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch affirmait que les hommes de l’UCK étaient à l’origine des incidents les plus violents au Kosovo depuis l’entrée des troupes de l’Otan le 12 juin. Ce rapport appelait la communauté internationale à réagir face à l’accumulation de violences contre la minorité serbe, et citait en particulier le massacre de 14 villageois, le 23 juillet à Gracko (centre du Kosovo).
La multiplication des incidents mettant en cause les hommes de l’Armée de libération du Kosovo (UCK), pourtant en cours de démilitarisation, a mis fin à la «lune de miel» entre les soldats de la force multinationale de paix (Kfor) et l’ex-guérilla albanaise. Le commandant de la Kfor, le général Michael Jackson, pourrait rencontrer à ce sujet aujourd’hui les chefs de l’UCK, a...