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Actualités - ANALYSE

Dossier régional Les atermoiements de Barak compromettent la reprise des négociations

Ehud Barak atermoie. Il reporte l’application des accords de Wye River concernant les Palestiniens. Et refuse de s’engager à retirer ses troupes totalement du Golan, derrière les lignes du 4 juin 1967. Aussi le climat régional s’alourdit-il de suspicion et de sérieuses interrogations commencent à se poser sur la reprise des négociations. Ce nouveau blocage est plutôt inattendu car Barak a été propulsé au pouvoir par les Américains pour ressusciter le processus. Le présumé pacifiste israélien se montre aussi opposé à un arrangement raisonnable que son prédécesseur. Dès lors, certains mettent en garde contre le risque d’une explosion régionale généralisée. Qui, en modifiant les donnes sur le terrain, permettrait l’application rapide d’un règlement global d’un genre nouveau. Une hypothèse qui, pour d’autres analystes, est un dangereux mirage. Car selon eux, en bonne logique, les guerres ne font pas avancer vers la paix. Tout au contraire, elles aggravent les haines réciproques des peuples. Et d’ajouter que, «dans le rapport de forces actuel, il est probable que les Israéliens l’emporteraient sur le terrain. Mais ce résultat aurait des retombées dans les pays arabes où la montée en puissance de l’intégrisme deviendrait irrésistible. Et personne alors ne pourrait imposer un règlement dans une région vouée plus que jamais à toutes sortes de convulsions et de déchirements». En pratique, cependant, la tension actuelle peut être qualifiée de normale. Dans ce sens qu’avant des pourparlers, chacun durcit ses positions et fait monter les enchères pour pouvoir négocier en position de force. Toujours en pratique, un diplomate n’exclut pas que le blocage du côté palestinien et du côté syrien incite Barak et les Américains «à favoriser le volet libanais qui serait le seul où des progrès peuvent être accomplis. Israël atteindrait ainsi l’un de ses objectifs : disloquer le tandem syro-libanais. Et Washington y trouverait son compte dans la mesure où le traitement du cas libanais permettrait de prétendre que le processus régional est gardé en activité». Mais là aussi les objections sont aussi évidentes qu’immédiates : pour négocier à part avec les Libanais, il faut encore que ces derniers acceptent de s’y prêter. Ce qui est hors de question. Barak bien sûr pourrait opérer un retrait unilatéral du Sud et de la Békaa-Ouest, en l’accompagnant d’un sévère avertissement au Liban mais surtout à la Syrie au sujet de tout débordement ultérieur en direction de la Galilée. Mais une telle option serait tout le contraire d’un règlement par accord mutuel. Et les Américains s’y opposeraient de toutes leurs forces car cela constituerait l’arrêt de mort du processus. Il reste à savoir si ce n’est pas le but que recherche Barak.
Ehud Barak atermoie. Il reporte l’application des accords de Wye River concernant les Palestiniens. Et refuse de s’engager à retirer ses troupes totalement du Golan, derrière les lignes du 4 juin 1967. Aussi le climat régional s’alourdit-il de suspicion et de sérieuses interrogations commencent à se poser sur la reprise des négociations. Ce nouveau blocage est plutôt...