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Actualités - CHRONOLOGIE

Koweit - L'opposition proteste contre la dissolution du Parlement La famille régnante accusée de protéger les siens

La décision de l’émir du Koweït de dissoudre le Parlement a provoqué mercredi de vives protestations, certains députés accusant le gouvernement d’avoir voulu ainsi protéger le ministre des Finances, membre de la famille régnante. L’émir du Koweït, cheikh Jaber al-Ahmad al-Sabah, a dissous le Parlement dans la nuit de mardi à mercredi, pour la troisième fois dans l’histoire du Koweït, seule monarchie du Golfe à disposer d’un Parlement, et convoqué des élections anticipées pour le 3 juillet. La dissolution est intervenue quelques heures après que le Parlement eut décidé de soumettre, la semaine prochaine, le ministre de la Justice et des Biens religieux Ahmed Khaled Kleib à un vote de confiance, dans une affaire d’exemplaires du Coran comportant des erreurs d’impression. Dans un décret, l’émir a justifié sa décision en qualifiant l’attitude des députés d’obstruction du législatif au travail de l’exécutif. Mais plusieurs députés ont accusé le gouvernement d’avoir orchestré la dissolution afin d’éviter que le ministre des Finances, cheikh Ali Salem al-Sabah, membre de la dynastie au pouvoir, soit interrogé plus tard par des députés de l’opposition, comme ils avaient l’intention de le faire. «C’était planifié à l’avance, afin d’empêcher l’interrogatoire du ministre des Finances», a affirmé un député de l’opposition, Adnane Abdel Samad, au quotidien Arab Times. Des élus proches du gouvernement ont «précipité l’interrogatoire de M. Kleib pour éviter le plus sérieux, ils ont fait cela pour se couvrir», a-t-il ajouté. «Le gouvernement veut s’assurer que le ministre des Finances ne sera pas interrogé», a également déclaré le député indépendant Ahmad al-Muleifi. «C’est décevant, parce que la dissolution du Parlement ne résoudra pas le problème du gouvernement avec les députés», a-t-il ajouté. Le député islamiste Moubarak al-Duweila a souligné que M. Kleib avait été interrogé par un parlementaire pro-gouvernemental. «Le gouvernement a poussé à l’interrogation du ministre de la Justice par un de ses députés. Je crois que nous avons tous compris pourquoi cela s’est passé et pourquoi des députés liés au gouvernement ont soutenu l’interrogatoire» de M. Kleib, a-t-il dit. « Le gouvernement est mauvais, mais le Parlement est pire » Le ministre des Finances est critiqué par les députés de l’opposition pour avoir annulé une vente d’actions au public, une opération qui aurait pu rapporter au Trésor 60 millions de dollars, selon eux. Un commentateur politique, Chamlane al-Issa, a défendu mercredi la décision de l’émir. «Le gouvernement est mauvais et incompétent, mais le Parlement est pire. L’action de l’émir est constitutionnelle, et de nouvelles élections seront bonnes pour le Koweït», a-t-il déclaré . «L’interrogatoire d’un ministre est acceptable, mais l’interrogatoire d’un ministre après l’autre, c’est trop. Le gouvernement ne peut pas fonctionner avec une Assemblée qui lui est totalement opposée», a-t-il ajouté. La presse a également bien accueilli la dissolution. «La dissolution fera comprendre aux députés que leur devoir est de se consacrer aux questions vitales, au lieu de s’occuper de conflits secondaires», a estimé le journal al-Anbaa. Le quotidien Kuwait Times a exprimé l’espoir que la nouvelle Assemblée serait «moins assoiffée de pouvoir» et qu’elle ferait montre de plus de coopération avec le gouvernement. Quant au journal al-Watan, il a souligné que les intérêts du Koweït ne pouvaient être défendus que par la coopération entre le législatif et l’exécutif. «La Constitution autorise l’interrogatoire comme un instrument, mais certains députés ont abusé de ce procédé», déplore-t-il. Le Koweït est la seule monarchie du Golfe à avoir un Parlement. L’électorat est cependant limité aux seuls mâles, Koweïtiens de souches. Les tensions entre l’exécutif et le législatif sont assez fréquentes au Koweït et le Parlement a été dissous à deux reprises par l’émir, de 1976 à 1981 et de 1986 à 1992, après de violentes critiques des députés contre le gouvernement.
La décision de l’émir du Koweït de dissoudre le Parlement a provoqué mercredi de vives protestations, certains députés accusant le gouvernement d’avoir voulu ainsi protéger le ministre des Finances, membre de la famille régnante. L’émir du Koweït, cheikh Jaber al-Ahmad al-Sabah, a dissous le Parlement dans la nuit de mardi à mercredi, pour la troisième fois dans...