Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Social - Secourir les plus démunis en améliorant leurs conditions de vie L'infatigable dévouement des Dames de la Charité(photos)

Dans les pays évolués, l’État s’occupe des familles défavorisées. Au Liban, comme dans tous les autres pays du tiers-monde, ce sont les ONG et les associations caritatives qui font office d’État et viennent au secours de ces familles. Assurer des mensualités à une dizaine de foyers, distribuer des denrées alimentaires et des médicaments, payer les frais de l’hôpital, les factures d’électricité et d’eau, garder les enfants pour que les mères de famille puissent travailler… autant d’œuvres de bienfaisance qu’assume l’Association des Dames de la Charité, dans ses différents centres, pour venir en aide aux plus démunis. L’Association des Dames de la Charité opère à travers une garderie et deux centres d’accueil social et médico-social. Elle effectue, de même, des visites à domicile. Située à l’orphelinat Saint-Charles, à Achrafieh, la garderie accueille quotidiennement, de 7h30 à 15 heures, plus de 60 enfants âgés de 3 mois à 4 ans. Une équipe formée de 9 personnes veille à leur confort. «Ma fille, Layale, fréquente la garderie depuis quelques mois», déclare une mère. «J’ai remarqué une nette amélioration dans son comportement», ajoute-t-elle. «De nature renfermée, elle est devenue sociable et sa personnalité s’est affirmée». Et de souligner : «L’endroit est propre et les membres de l’équipe respectent l’Homme en chaque enfant». En effet, chaque pensionnaire a un casier et un lit – ou un berceau – qui portent son nom. De même, tous les enfants sans exception portent des chaussettes par-dessus leurs chaussures pour ne pas tacher les draps blancs des lits. «Les employées trouvaient des difficultés à chausser et déchausser les tout petits», explique la présidente de l’association, Maya Chami. «D’où l’idée des chaussettes». Répartis en 6 groupes, les enfants sont pris en charge suivant leur âge : musique, biberons et changement de couches pour les nourrissons ; dessins, coloriage, piquage, contes illustrés, bricolage et jeux pédagogiques pour les plus grands ; et, bien sûr, les jeux de plein air tels que la balançoire, le bassin d’eau et le toboggan. Une charité bien ordonnée La garderie accueille les enfants de septembre à juillet et fait relâche le mois d’août. «Nous n’acceptons dans la garderie que les enfants des femmes qui travaillent», explique sœur Jeanne, responsable de la garderie et appartenant à la congrégation des Filles de la Charité. «Les parents paient une cotisation symbolique», ajoute-t-elle. «Le ministère des Affaires sociales participait aux dépenses de la garderie. Depuis cinq mois, il prive toutes les associations des aides qu’il leur fournissait. Nous pouvons faire des économies, mais pas au niveau du personnel». Pour que les adultes ne se sentent pas délaissés, un centre d’accueil social a été créé pour eux, à Karm el-Zeitoun, à Achrafieh. Il reçoit, chaque jour, de 8h30 à 13 heures, des femmes en difficulté. Les Dames de la charité, présentes au centre tout au long de la semaine sauf les mardis, leur offrent le soutien moral et – quelquefois – financier. «Les aides que nous accordons sont consacrées essentiellement au domaine de la santé», souligne une Dame de la Charité, Marie-Paul Chidiac. «La priorité est donnée aux hôpitaux gouvernementaux dans ces aides, sauf, bien sûr, pour les actes médicaux qui n’y existent pas tel que l’IRM», ajoute-t-elle. Et de préciser : «Nous menons des enquêtes précises avant de nous lancer dans les aides financières. Des femmes aisées nous ont dupé à plusieurs reprises. Depuis, nous agissons prudemment». Chaque lundi et jeudi, les femmes nécessiteuses se rendent au centre pour acheter des vêtements… usés. «Les prix varient entre 1 000 et 3 000 livres libanaises la pièce», note Mme Chidiac. «Nous leur vendons les vêtements et d’autres articles comme les couches, pour sauver leur dignité et ne pas les habituer à la mendicité», indique-t-elle. «C’est une façon de les éduquer». Les activités du centre d’accueil social ne se limitent cependant pas aux aides relevant du domaine de la santé. En effet, elles englobent le paiement des loyers en retard, des factures d’eau et d’électricité, la distribution de denrées alimentaires, ainsi que des rencontres avec des personnes du troisième âge, l’organisation de colonies de vacances pour les jeunes et la prise en charge de certains universitaires à qui sœur Maguy – de la congrégation des Filles de la Charité – essaie de trouver de petits emplois. «Nous aurions aimé contribuer au paiement des scolarités, relève Mme Chidiac. Malheureusement, nos faibles ressources ne nous le permettent pas». Sur un autre plan, la secrétaire au centre d’accueil social, Marcelle Kazan, aide environ trente élèves dans leurs études scolaires. «Ce sont les enfants de couples à bas revenus, remarque Mme Kazan. Les cours sont gratuits et se déroulent entre 15 heures et 17h30». Soins médicaux À travers son centre médico-social, l’Association des Dames de la Charité assure des soins médicaux aux nécessiteux. Inaugurée en juin 1992 grâce à une donation française, la clinique dentaire accueille chaque mois environ 80 patients et leur fournit tous les soins nécessaires à des prix réduits. Quant au dispensaire, il relève de la municipalité d’Achrafieh et est entièrement pris en charge par les Filles de la Charité. «Tous les services rendus par le dispensaire sont gratuits», souligne sœur Bernadette, responsable du dispensaire. Six médecins y prodiguent leurs soins à titre bénévole : un pédiatre, un gynécologue, un cardiologue, un psychiatre et deux internes. En ce qui concerne les visites à domicile, elles sont assurées par des Dames de la Charité souvent accompagnées par des assistantes sociales. Tous genres de services sont offerts aux personnes âgées incapables de se suffire à elles-mêmes. Par la même occasion, des enquêtes sont effectuées lors de ces visites sur la condition sociale des familles prises en charge par l’association. Les Dames de la Charité, par leurs actions sur le terrain, continuent à combler le vide laissé par l’État. Abstraction faite de l’appartenance religieuse ou confessionnelle, l’association assure ses prestations à toute personne nécessiteuse qui frappe à sa porte. Nombre des bénéficiaires des services rendus par le centre médico-social de l’Association des Dames de la Charité durant l’année 1998. Services médicaux Médecine générale - femmes Médecine générale - hommes Gynécologie Nourrissons Enfants Vaccins Piqûres Pansements Laboratoire Total
Dans les pays évolués, l’État s’occupe des familles défavorisées. Au Liban, comme dans tous les autres pays du tiers-monde, ce sont les ONG et les associations caritatives qui font office d’État et viennent au secours de ces familles. Assurer des mensualités à une dizaine de foyers, distribuer des denrées alimentaires et des médicaments, payer les frais de...