Turquie - Le PKK met en garde contre un embrasement au Proche-Orient L'Europe se mobilise pour empêcher l'exécution d'Ocalan(photo)

Alors que Washington observait un mutisme prudent, de nombreuses capitales occidentales, soucieuses d’éviter un nouvel engrenage de la violence sur leur territoire, ont appelé hier Ankara à ne pas exécuter Abdullah Öcalan, après la condamnation à la peine de mort du chef rebelle kurde qui a déclenché une série de manifestations de Kurdes en Europe. L’Allemagne, où vit une forte communauté kurde, a, par la voix de son ministre de l’Intérieur Otto Schily, souhaité que le jugement soit porté devant une «instance de révision». Rappelant que cette condamnation «n’était pas encore définitive», la France a souhaité que le leader kurde ne soit pas exécuté. Le même souhait a été exprimé par la Belgique qui a également espéré que la Turquie ferait des «gestes concernant la question kurde». Le gouvernement britannique a indiqué qu’il allait faire pression sur les autorités turques afin que cette condamnation à mort par pendaison soit commuée en réclusion à perpétuité. Les mêmes prises de position ont été enregistrées à Athènes, Rome, Berne et Moscou À Washington, la Maison-Blanche s’est refusée à commenter la peine prononcée contre Öcalan tout en affirmant que le chef kurde était «un terroriste international». Dès le prononcé de la sentence, la branche politique du PKK, le Front de libération nationale du Kurdistan (ERNK), a estimé que le verdict risquait d’attiser le conflit «en Turquie et créer un embrasement dans tout le Proche-Orient», tandis que le Parlement kurde en exil, dont le siège est à Bruxelles, dénonçait le jugement comme «profondément injuste et inapproprié». À Beyrouth, de sévères mesures de sécurité ont été prises dans le périmètre de l’ambassade de Turquie.