Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Promenades libanaises - Balades, jeux et baignades Les îles de Tripoli, un coin enchanteur(photos)

Perdues dans l’immensité de la mer, les îles de Tripoli émergent à l’horizon, invitant à une escapade paradisiaque. Ces îles, classées réserves naturelles, seront bientôt ouvertes au public permettant balades, jeux et baignades. Pour y accéder, il faut prendre l’une des felouques qui mouillent au port d’el-Mina. Et le jeune âge des passeurs risque de vous surprendre. Ainsi, je me vois guidée par un adolescent de 14 ans. Mahmoud, se présente-t-il. Face à mon regard, un brin anxieux, il me rassure d’un sourire, affirmant connaître tous les coins et recoins de cette zone, «comme sa poche». Ce jeune apprenti est accompagné par un marin expérimenté, prêt à prendre la barre à la moindre vague. Au bout de 20 minutes, les îles apparaissent et les mouettes lancent des cris de bienvenue. De loin, ces îles semblent n’en faire qu’une. Mais à mesure que l’on s’en approche, on remarque que chacune se distingue par une particularité. Ainsi, le phare à énergie solaire nouvellement construit marque Ramkin, alors que Sanani diffère par ses hautes parois rocheuses, offrant la possibilité d’un plongeon dans une eau couleur de jade. Mais la plus belle et la plus grande île demeure celle des Palmiers, plus connue sous le nom de l’île aux Lapins. En fait, ses 20 hectares offrent de multiples choix aux baigneurs. La vaste plage blanche contraste avec le bleu si éclatant de la mer de ce côté de l’île. Quant aux parois rocheuses, elles servent d’abri à différentes espèces animales. Toutefois – il est important de le souligner – la blancheur de la plage n’est pas due au sable ; elle la doit aux débris de coquillages et de pierres effrités. Les pierres qui craquent sous les pieds ne sont pas plus grandes chacune qu’un grain de sable. Et entassées sur ces rivages depuis la nuit des temps, elles forment aujourd’hui l’unique plage non rocheuse des trois îles. Mais ce coin n’est pas réservé exclusivement aux baigneurs. Une séparation de fortune coupe la plage en deux, afin d’isoler les promeneurs des tortues de mer qui viennent pondre et enterrer leurs œufs dans le doux gravier. Maintenant que c’est la saison, les empreintes de leurs nageoires sont encore visibles. Plantes et lapins L’intérieur de l’île, lui, est interdit aux visiteurs. Cependant, un circuit délimité par des cordes guide les visiteurs pour un petit tour de découverte. Toutes ces précautions sont prises par le Comité de protection de l’environnement qui siège à Tripoli, car l’ensemble de ces îles a été classé réserves naturelles en 1992. De plus, la faune et la flore méritent d’y être préservées. En fait, des palmiers bordent le circuit, justifiant le nom des lieux, alors que les roseaux jouent en cadence avec le vent. Mais, il y a de fortes chances que la marche soit interrompue par le passage d’un ou de plusieurs lapins. Le site n’a-t-il pas un deuxième nom : « île aux Lapins » ? D’où vient-il ? Son histoire date d’une cinquantaine d’années. Durant le Mandat français, un grand nombre de lièvres se trouvait sur l’île. Puis durant les événements de 1975-1990, elle était habitée par des combattants, ce qui avait provoqué la disparition de ces animaux. Et les lapins alors ? C’est un bienfaiteur inconnu qui a décidé dans les années 80 de redonner au nom de l’île son sens en y libérant quelques lapins. Vite, très vite même, un problème de surpopulation s’est posé. C’est alors que le comité est intervenu pour envisager une solution durable sans toutefois éliminer la race, «car les gîtes des lapins servent durant une saison d’abri aux oiseaux migrateurs», explique Mlle Lina Kabbara, vice-présidente du Management Team chargé de mettre au point le plan de protection de ces îles. Le circuit continue menant le visiteur jusqu’aux ruines d’une construction, probablement médiévale. Difficile à identifier car la terre et les herbes la recouvrent. Et la visite prend fin devant les salines qui «seront remises en marche par des éoliennes, pour perpétuer une culture typiquement libanaise, sans toutefos utiliser des engins à essence polluant l’île», précise Mlle Kabbara. Agréable réserve Pourquoi cet ensemble d’îles est-il classé réserves naturelles ? «Parce que les îles et les eaux qui les entourent constituent un bassin maritime complet à proximité des côtes de Tripoli et de Mina», souligne Mlle Kabbara. «Et alors, les poissons viennent dans ces eaux transparentes, maintenant que la pêche y est interdite» continue-t-elle. «Par son emplacement géographique, la réserve devient un refuge naturel pour les oiseaux migrateurs et locaux», explique-t-elle. La tâche de la sauvegarde de cette réserve s’annonce difficile, surtout qu’elle sera ouverte au public début juillet (si l’armée libanaise réussit à désamorcer toutes les bombes laissées par la guerre). Mais animés par leur volonté et leur amour pour l’environnement, «les jeunes du comité seront présents sur les îles tous les jours, dans le but de maintenir le bon ordre», assure Mlle Kabbara. «Et si le nombre ne suffit pas, nous ferons appel à des volontaires». En fait, la mission de ces jeunes englobera aussi un travail de secourisme, en cas d’accident, et de guidage dans l’île pour sensibiliser les visiteurs à la protection de ce site naturel. Pour découvrir ce paradis marin, il faut partir du port d’el-Mina, où les propriétaires de felouques guettent les promeneurs. Une attente à bord est possible car tout dépend du nombre de clients. L’aller-retour qui coute 5 000 LL par adulte est la seule dépense à prévoir pour la journée. Car sur l’île, snacks et restaurants sont interdits, toujours dans le but de préserver les lieux. «Les visiteurs, munis de nourriture et de boissons, sont-ils priés de ramener avec eux restes et déchets de leurs repas», note Mlle Kabbara. Mais la région d’el-Mina regorge de toutes sortes de restaurants et d’hôtels, à des prix variés et répondant à différentes clientèles. Donc, le temps d’une journée ou d’un week-end, on peut jouir d’une baignade paisible, calme, et dans une eau, pour une fois au Liban, à l’aspect propre et limpide.
Perdues dans l’immensité de la mer, les îles de Tripoli émergent à l’horizon, invitant à une escapade paradisiaque. Ces îles, classées réserves naturelles, seront bientôt ouvertes au public permettant balades, jeux et baignades. Pour y accéder, il faut prendre l’une des felouques qui mouillent au port d’el-Mina. Et le jeune âge des passeurs risque de vous surprendre. Ainsi, je...