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Actualités - CHRONOLOGIE

Escalade - L'aviation israélienne se déchaîne, semant mort et destruction Le Liban-Sud coupé du reste du pays(photos)

Israël s’est lancé hier dans une criminelle série de bombardements aériens de l’infrastructure électrique et routière au Liban, ainsi que de certaines zones considérées comme des fiefs du Hezbollah, notamment à Baalbeck. Ces agressions ont fait, selon un premier bilan, 8 tués et 67 blessés, dont plusieurs parmi des secouristes et des pompiers. Dans l’escalade la plus grave depuis avril 1996, Israël a commencé par bombarder à 20h45 la sous-station électrique de Jamhour, dont il a détruit le principal générateur, faisant quatre tués et une dizaine de blessés. Les morts font partie de la Défense civile, qui s’étaient mis à l’œuvre aussitôt après le premier raid, et qui sont morts lors du second raid israélien, victimes du devoir. En l’espace d’une heure, les appareils israéliens devaient effectuer trois raids sur la sous-station, principal relais entre la capitale et la centrale de Jiyeh, en proie aux flammes. Le second raid s’est produit alors que le ministre des Transports, Nagib Mikati, des secouristes et des journalistes se trouvaient sur les lieux. Non contents de semer la mort et la destruction, et de plonger des centaines de milliers de Beyrouthins dans le noir, les appareils israéliens se sont tournés ensuite vers Baalbeck, où ils ont détruit un immeuble de quatre étages, faisant plus de trente blessés, dont de nombreux enfants. Selon les sources militaires israéliennes citées par l’AFP, il s’agissait du QG du Hezbollah à Baalbeck. Au moins deux bombes sont tombées sur l’immeuble, situé dans le quartier oriental de la ville, à proximité de la mosquée de l’imam Ali. Selon des services de sécurité, ce bâtiment était utilisé à des fins administratives par le Hezbollah. Les partisans du parti ont établi un cordon de sécurité autour des lieux, empêchant l’accès des journalistes et des curieux. Des civils morts sous les ponts Les appareils israéliens se sont ensuite attaqués aux ponts reliant la capitale au Liban-Sud. Disposant d’une maîtrise totale du ciel, malgré les tirs de DCA de l’armée, ils ont successivement pris pour cibles les ponts de Zrariyé (qui relie la région de Nabatiyeh à celle de Tyr), Saadiyat, Jiyeh, Awali et Damour, qu’ils ont détruits. Ils se sont pris à deux reprises pour détruire le pont sur l’Awali, nœud stratégique reliant le Sud au reste du Liban. En un premier temps, l’une des roquettes tirées par les avions ennemis n’avait pas explosé. Le pont de Zrariyé a été touché par une bombe de gros tonnage, qui est tombée sur l’extrémité nord de l’édifice, qui est resté praticable. À l’heure de mettre sous presse, on apprenait aussi que l’aviation israélienne avait détruit le pont de Aïn el-Mizrab, près de Tebnine, où se trouve le quartier général du contingent irlandais de la Finul. Les bombardements des grands ponts du Sud ont pris par surprise de nombreux automobilistes. Les pilotes israéliens n’ont apparemment pas fait de quartier et ont tiré sur leurs cibles, indifférents au fait que des civils y circulaient pacifiquement. Sous le pont de Jiyeh, les secouristes ont retrouvé deux automobilistes déchiquetés par les roquettes air-sol. Seul l’un d’eux a pu être identifié. Il s’agit de Ahmed Hajje. Plusieurs voitures ont été prises sous les décombres du pont de Damour et d’autres ont été touchées alors qu’elles circulaient sur ce pont, selon des témoins cités par les correspondants locaux. Vers minuit, les appareils israéliens ont survolé la capitale à basse altitude, à plusieurs reprises, franchissant le mur du son et semant la panique parmi la population civile. Le Hezbollah a démenti des informations faisant état du bombardement du quartier de Haret Hreik, dans la banlieue-sud, précisant que les fortes explosions entendues résultaient du franchissement du mur du son. Dans le même temps, un intense mouvement de vedettes israéliennes était enregistré au large du Sud, à moins d’un kilomètre de la côte. En cours de nuit, les appareils israéliens ont par ailleurs multiplié les raids contre de nombreux villages du Sud. Salves nocturnes sur Kyriat Schmona Pour sa part, le Hezbollah lançait, dans la nuit, plusieurs salves de roquettes de type Katioucha sur Kyriat Schmona, Nahariya et la région de Manara, dans le doigt de la Galilée, dans une riposte de même nature que les attaques contre les cibles civiles lancées par Israël. Selon des services de sécurité, au moins six salves, de sept roquettes chacune, ont visé à partir de 23 heures le nord du territoire israélien. À Kyriat Schmona, deux personnes qui constataient les dégâts provoqués par une première salve de roquettes, ont été fauchées dans l’explosion d’une nouvelle série de roquettes. Une troisième personne a été blessée. Les pertes relativement limitées essuyées par la population civile israélienne sont dues au fait que les habitants de la région nord d’Israël aient été appelés à descendre aux abris, à la suite d’un premier tir de roquettes revendiqué par le Hezbollah. Cinq personnes avaient été légèrement blessées dans ces bombardements. À l’heure de mettre sous presse, le Hezbollah annonçait qu’il était parvenu à détruire une station d’eau dans le nord d’Israël et avait bombardé plusieurs regroupements militaires israéliens. À petite échelle L’escalade de violence avait commencé, à petite échelle, durant la journée. Une salve de roquettes avait été tirée sur le nord d’Israël, en représailles contre des bombardements israéliens qui avaient blessé, durant la journée, une femme dans le village de Kabrikha. Le bombardement de la sous-station de Jamhour a été présenté par un porte-parole militaire israélien comme une riposte à la salve de roquettes qui avaient fait les cinq blessés légers israéliens. «Les provocations du Hezbollah ne pouvaient rester sans réponse», a déclaré le porte-parole. Plus tôt, le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu avait lancé un avertissement au Hezbollah. «Le Hezbollah commet une grave erreur d’appréciation s’il croit pouvoir frapper impunément les habitants de notre région nord pendant la période de changement de pouvoir en Israël. Le gouvernement (…) répondra avec fermeté à toute tentative visant à les frapper», avait-il dit. Pour sa part, le chef d’état-major israélien, le général Shaoul Mofaz, avait menacé d’une «riposte adéquate» le Hezbollah. La station de Jamhour avait été bombardée par l’aviation israélienne en avril 1996, lors d’une opération militaire de grande envergure, où Israël avait pilonné plusieurs objectifs pendant 15 jours faisant 175 morts, essentiellement des civils.
Israël s’est lancé hier dans une criminelle série de bombardements aériens de l’infrastructure électrique et routière au Liban, ainsi que de certaines zones considérées comme des fiefs du Hezbollah, notamment à Baalbeck. Ces agressions ont fait, selon un premier bilan, 8 tués et 67 blessés, dont plusieurs parmi des secouristes et des pompiers. Dans l’escalade la plus...