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Actualités - REPORTAGES

Bataille serrée à Beit Chabab(photo)

Trois listes, dont deux complètes, s’affrontaient hier à Beit Chabab : la liste du développement et du changement, la liste de la décision et la liste de la conquête de soi. Était-ce une confrontation entre partis politiques, familles puissantes, entre le pouvoir et l’opposition, les entrepreneurs et les intellectuels ? Ou était-ce un mélange de tous ces facteurs auquel s’est ajoutée l’envie d’occuper l’un des quinze sièges de la municipalité de Beit Chabab, Chaouya et Koneitra ? Un habitant explique que «les partis politiques n’ont pas de poids au cours de ces élections, les familles sont divisées, le pouvoir représenté par le ministre de l’Intérieur et député du Metn, M. Michel Murr, n’a pas fait pression sur la formation des listes …bref tous les candidats se sont présentés pour servir à leur manière la municipalité». Bien que la bataille soit serrée entre les deux listes complètes de Beit Chabab, l’ambiance électorale manquait au village des seize églises. Mis à part un petit embouteillage devant les quatorze bureaux de vote, les rues de Beit Chabab étaient désertes et les magasins fermés comme tous les dimanches de l’année. On attendait environ 2 500 électeurs dans les bureaux électoraux du village qui compte 5 300 habitants en âge de voter. La liste du développement et du changement, présidée par M. Élias Achkar entrepreneur, soutenu par M. Murr et les partisans du Dr Paul Gemayel, ancien président du régional du Metn au sein du parti Kataëb, avait pour quartier général une école du village appartenant au président de la liste. Apprécié par les électeurs pour ses œuvres de bienfaisance, M. Achkar est également soutenu par un grand entrepreneur libanais originaire du village et ayant fait fortune en Afrique, M. Zouheir Faddoul, qui souligne «n’avoir aucune ambition politique sauf le développement de Beit Chabab». Il indique également qu’il «a œuvré, en vain, pour mettre en place une liste consensuelle». Œuvrer pour le village Le chef de la liste avait pour sa part déclaré tôt le matin que «la bataille est gagnée d’avance». «C’est la liste entière qui remportera le scrutin», a-t-il dit en promettant «un changement dans tout le village». Un changement qui se traduirait par le développement de l’infrastructure. M. Michel Murr (alias Shérif), homonyme du ministre, président du conseil municipal de Amaret Chalhoub-Zalka et travaillant au bureau du député du Metn, était également présent hier à Beit Chabab. La liste de la décision, sans président, regroupait des candidats PSNS (Parti syrien national social), du Parti communiste, des partisans de l’ancien président de la République M. Amine Gemayel, l’ancien président du conseil municipal de la localité, M. Georges Attallah, et des représentants des familles. M. Joseph Yammine, l’un des représentants du PSNS au sein de la liste, a indiqué qu’il «a tenté en vain de parvenir à une liste de consensus» ajoutant : «Nous ne sommes pas contre le pouvoir mais nous œuvrons pour le bien du village». M. Kamal Nakhlé, candidat de la liste de la décision, a exposé brièvement son programme qui vise principalement à «protéger l’environnement, le patrimoine et les métiers artisanaux du village» La liste de la conquête de soi présentait uniquement trois candidats, tous partisans du général Michel Aoun. Pourquoi ne se sont-ils pas joints à une liste au lieu de faire bande à part ? Un délégué répond : «Le général n’a pas accepté». Hier à Beit Chabab, phalangistes de toutes les factions, partisans du PSNS, aounistes, communistes et indépendants se sont rendus démocratiquement aux urnes sans nullement troubler le calme d’un dimanche d’été dans un village maronite du Metn. La surprise était ailleurs : les élections municipales partielles d’hier ont mis en évidence la présence de «minorités» au village, dont un électeur sunnite...
Trois listes, dont deux complètes, s’affrontaient hier à Beit Chabab : la liste du développement et du changement, la liste de la décision et la liste de la conquête de soi. Était-ce une confrontation entre partis politiques, familles puissantes, entre le pouvoir et l’opposition, les entrepreneurs et les intellectuels ? Ou était-ce un mélange de tous ces facteurs auquel...