Yougoslavie - Accord conclu sur le déploiement de la Kfor au Kosovo A défaut de secteur russe, Moscou garde le contrôle opérationnel de ses troupes(photo)

Après trois jours de pourparlers à Helsinki, Russes et Américains sont finalement parvenus vendredi dans la nuit à un compromis sur la participation des forces russes au sein du dispositif de paix au Kosovo. L’accord a été ratifié par le secrétaire américain à la Défense William Cohen et son homologue russe, le maréchal Igor Sergeïev. Selon les grandes lignes de cet accord, le contingent russe composé de 3 600 hommes serait réparti entre les secteurs américain, français et allemand. Moscou n’aura donc pas de secteur exclusif dans la province yougoslave, mais bénéficiera en revanche d’un contrôle opérationnel sur ses troupes, qui resteront toutefois sous le contrôle tactique de la Kfor. Par ailleurs, quelque 700 hommes continueraient de gérer l’aéroport de Pristina, mais pas le contrôle aérien. Du côté américain, on était satisfait d’avoir fait respecter trois principes majeurs: un commandement unifié de la Kfor par l’Otan, aucun secteur contrôlé exclusivement par les Russes et aucune partition de facto du Kosovo. Les négociations avaient également réuni sous la présidence du président finlandais, Martti Ahtisaari, futur président en exercice de l’Union européenne, le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov et son homologue américaine Madeleine Albright. Cet accord survient deux jours avant la rencontre entre le président américain Bill Clinton et son homologue russe Boris Eltsine à l’occasion du sommet du G8 à Cologne. Alors que les rumeurs circulaient déjà en fin d’après-midi sur une conclusion imminente de l’accord, le président français Jacques Chirac avait pronostiqué que le texte permettrait la participation russe «dans des conditions qui ne remettent pas en cause le bon fonctionnement de la force». De son côté, Sandy Berger, le conseiller américain à la sécurité nationale, avait souligné que les Russes auraient leur «propre chaîne de commandement» même si l’Otan restait responsable de la Kfor.