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Actualités - REPORTAGES

Histoire François Harfouche remet en question l'origine de l'humanité(photo)

Mille pages et près de 25 ans de travail : voilà comment pourrait être simplement présentée La nouvelle histoire universelle. Comment l’écrire?, parue aux éditions FMA. Ce vaste sujet a été traité par François Harfouche, avocat de formation et venu tardivement à l’histoire : «Avant 1975, je n’avais pas de formation historique, et j’ai vite compris que la guerre qui venait de commencer allait durer. J’avais donc du temps pour commencer à travailler». Durant ses études à l’École pratique des hautes études à la Sorbonne, M. Harfouche s’intéresse rapidement aux origines de la civilisation, et comprend que l’histoire traditionnelle «n’est qu’une juxtaposition de plusieurs civilisations». Ses recherches vont le mener à la découverte du berceau de l’humanité : le pays de Sumer ou Kalam, région située au sud du bassin du Tigre et de l’Euphrate, dans l’ancienne Mésopotamie. «L’écriture et l’histoire sont nées en même temps» : à Kalam, formée d’une vingtaine de cités-États, on a retrouvé des écritures vieilles de 5 000 ans réalisées sur de l’argile cuite au four. «Les habitants de Sumer ont mis fin à la préhistoire en inventant l’écriture phonétique, c’est-à-dire celle qui exprime autant l’écriture que la pensée». François Harfouche jette donc un gros pavé dans la mare de la recherche historique qui, jusqu’à présent, donnait la part belle aux civilisations occidentales, mais surtout à l’hégémonie, il y a encore quelque temps incontestée, des Égyptiens. Et là aussi, fidèle à sa conviction selon laquelle «la civilisation est une et continue», l’historien affirme que «cette première civilisation formait une seule ère géographique avec l’Égypte». Ces propos d’une extrême nouveauté, que François Harfouche qualifie lui-même de «petite révolution culturelle», ont trouvé leur légitimité il y a quelques mois, lorsque le Louvre déclarait que l’Égypte n’avait pas inventé l’écriture... «Jusqu’à présent, chacun était libre d’écrire l’histoire à sa façon» : et Me Harfouche, non content d’avoir bousculé les institutions, propose une méthodologie de travail qui facilitera grandement les recherches des amateurs comme des professionnels. Comment l’envisage-t-il ? Le premier point essentiel, c’est que «l’histoire doit être écrite en termes de civilisation, celle-ci ayant mis 2 000 ans à s’épanouir». François Harfouche le justifie par sa conviction même, selon laquelle il faut cesser d’envisager l’histoire comme une «périodisation», mais bien plutôt dans un cadre général. Toujours dans cette même ligne d’esprit, le deuxième point, c’est de considérer le passé comme «global et total», en s’aidant des facteurs comme la culture, l’agriculture, etc., et que les Anciens appelaient les «me». Enfin, et c’est sans doute le plus important, François Harfouche découpe le temps en trois étapes : le temps dit «long», qui prend en considération le climat, l’environnement ou les mentalités entre autres; puis le temps dit «moyen», celui de la conjoncture; enfin, le temps dit «court», celui de la vie d’homme. «L’enjeu est de taille : d’une certaine manière, ce sont maintenant les livres et les musées qui sont en danger». Il semble que La nouvelle histoire universelle. Comment l’écrire?, qui n’est en fait qu’un ouvrage préliminaire à une étude encyclopédique, n’ait pas fini de faire parler d’elle...
Mille pages et près de 25 ans de travail : voilà comment pourrait être simplement présentée La nouvelle histoire universelle. Comment l’écrire?, parue aux éditions FMA. Ce vaste sujet a été traité par François Harfouche, avocat de formation et venu tardivement à l’histoire : «Avant 1975, je n’avais pas de formation historique, et j’ai vite compris que la guerre qui venait de...