Tradition - Premier week-end de Lahoud à Beiteddine Après 18 ans d'interruption, la présidence retrouve son siège d'été(photos)

Renouant avec une tradition remontant à l’ Indépendance, le président Émile Lahoud a décidé, après une interruption de 18 ans, d’utiliser à nouveau un pavillon spécial du palais de Beiteddine comme siège d’été de la présidence de la République. Le président, qui se trouve à Beiteddine depuis jeudi soir, en redescendra au début de la semaine prochaine. Le palais il est vrai n’a jamais été vide. Même au plus fort des années de guerre, sa valeur historique et patrimoniale a été préservée. Toutefois, la présence du chef de l’État lui confère à nouveau une auréole politique qui sera, espèrent les observateurs, profitable aux déplacés de la montagne. Parmi les dernières réunions officielles à s’être déroulées à Beiteddine, figurent celles du comité quadripartite arabe (Arabie séoudite, Koweït, Liban, Syrie) en 1977. C’est ce comité qui a créé la Force de frappe arabe, rappelle-t-on. Les réunions du comité à Beiteddine se sont poursuivies jusqu’en 1981. Les présidents libanais qui ont utilisé Beiteddine comme siège estival sont les présidents Béchara el-Khoury, Camille Chamoun, Charles Hélou et Sleiman Frangié. Le président Chéhab, pour sa part, n’a jamais estivé à Beiteddine et se contentait de son domaine d’Ajaltoun. La présence à Beiteddine du président Lahoud n’a pas influé sur le mouvement des touristes qui visitent les lieux. M. Mounir Atallah, directeur du palais présidentiel, nous a précisé que le pavillon réservé à la présidence est indépendant du site touristique lui-même. Il s’agit, en fait, de la partie la plus ancienne du palais, espace privé réservé au harem de l’émir, datant de 1806. On y entre par une porte monumentale considérée comme l’une des œuvres artisanales les plus précieuses du palais. Le pavillon présidentiel a deux étages construits autour d’un patio au milieu duquel se trouve un bassin. Près du pavillon, se trouvent par ailleurs deux édifices, un «espace public» où le chef de l’Etat reçoit en audience et un palais des hôtes. où avaient logé le poète Lamartine et la célèbre Lady Esther Stanhope, dont la tombe se trouve à Joun. Autour du palais, des jardins s’étendant sur une espace de 60 000 mètres, principalement composé d’arbres, pins, hêtres et noyers. Là se trouve aussi la tombe de la première épouse de l’émir Béchir II, Sitt Chams, décédée en 1829. Il convient de souligner que la statue de Kamal Joumblatt, installée par son fils et héritier politique Walid Joumblatt, dans la grande cour intérieure de la partie touristique du palais, a été enlevée et installée dans une pièce du musée de Beiteddine consacré à K. Joumblatt. M. Walid Joumblatt espère en reprendre possession et l’installer à Moukhtara. Seule trace du passage du chef du PSP à Beiteddine, une plaque indiquant que le palais a été restauré par Walid Joumblatt entre 1984 et 1990.