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Actualités - CHRONOLOGIE

Conseil des ministres - Réunion consacrée à l'attentat de Saïda L'armée soutiendra les FSI (photos)

Comme prévu, le Conseil des ministres, qui devait examiner hier le plan de redressement économique, a annulé son ordre du jour et a consacré sa réunion au massacre de Saïda dont quatre magistrats ont été victimes. Le Conseil des ministres a décidé que les quatre magistrats abattus sont morts «victimes du devoir» et que l’affaire devra être du ressort d’une Cour de justice, juridiction d’exception à procédure accélérée et dont les jugements sont sans appel. C’est reconnaître, avec tous les analystes, que le Liban est en présence d’une tentative de déstabilisation et d’un incident très grave portant atteinte à la sécurité de l’État. Aux côtés des mobiles politiques que cet attentat peut avoir, les enquêteurs n’excluent pas la possibilité d’une action d’intimidation du crime organisé, destinée à briser l’élan de la magistrature dans la répression de la corruption. Par ailleurs, l’armée a été chargée d’épauler les FSI dans le maintien de la sécurité à Saïda. De source informée, on a précisé que la présence et le contrôle de l’armée seront renforcés à l’entrée du camp palestinien d’Aïn el-Héloué, mais qu’il n’était pas question de pénétrer à l’intérieur du camp. La situation de la ville sera examinée incessamment au cours d’une réunion du conseil central de sécurité, mais le Conseil des ministres a tenu à souligner que cela devra être fait «sans porter atteinte aux libertés publique». Parmi les mesures urgentes que le conseil de sécurité devra prendre, la sécurité des Palais de justice, des administrations et des établissements publics. Enfin, les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont été chargés d’examiner les moyens de réduire le nombre des permis de port d’armes dans le pays. Pour ne pas retarder encore plus l’examen d’une question dont dépend le vote du budget, une réunion extraordinaire du Conseil des ministres aura lieu lundi prochain pour examiner l’ordre du jour reporté. En début de réunion, et à la demande du chef de l’État, le Conseil des ministres a observé une minute de silence en mémoire des quatre magistrats assassinés mardi à Saïda dans les circonstances dramatiques que l’on sait. Rendant compte des travaux du Conseil des ministres, le ministre de l’Information, M. Anouar el-Khalil, citant le chef de l’État, a affirmé que le pouvoir est déterminé «à trouver promptement les coupables et à les châtier», et que, selon le président Émile Lahoud, «le drame et les données qui l’entourent laissent penser que le massacre rend service aux ennemis de la patrie, et que ces derniers cherchent à porter un coup à la magistrature et à l’État de droit». «Le Conseil des ministres, a poursuivi M. Khalil, a ensuite décidé de traduire cette affaire devant la Cour de justice, tandis que le chef de l’État transmettait aux familles des victimes ses condoléances personnelles ainsi que celles du Conseil des ministres et du peuple libanais qui est tout entier solidaire de la magistrature». Prenant la parole à son tour, M. Hoss a affirmé que le crime de Saïda a «profondément choqué» les Libanais en proportion de «l’intégrité» des magistrats qu’il a pris pour cibles. Le chef du gouvernement a de nouveau souligné que «porter atteinte à la magistrature, c’est porter atteinte à l’État tout entier». Il a ajouté que «cet attentat ne peut ternir la victoire du Liban à Jezzine» ni «entamer le courage des magistrats». Et d’enchaîner en affirmant que si c’est là «la manière d’Israël de répondre à la victoire du Liban à Jezzine», l’État hébreu se trompe car «le Liban tout entier rejette ce défi à sa stabilité et fait corps avec ses institutions». Par la suite, le Conseil des ministres a recueilli les informations et avis disponibles auprès du premier président de la Cour de cassation Mounir Honein, du procureur général près la Cour de cassation Adnan Addoum, du commandant en chef de l’armée le général Michel Seiman et du directeur général des FSI le général de brigade Abdel Karim Ibrahim. Ces dernier ont informé les ministres des grandes hypothèses retenues par les enquêteurs, mais n’ont apparemment fourni aucun détail tangible. Du moins à en croire les sources ministérielles qui ont bien voulu en parler. Vu la gravité de l’affaire, les observateurs estiment que le caractère confidentiel de l’enquête sera scrupuleusement respecté et que les enquêteurs garderont leurs distances, y compris à l’égard des ministres.
Comme prévu, le Conseil des ministres, qui devait examiner hier le plan de redressement économique, a annulé son ordre du jour et a consacré sa réunion au massacre de Saïda dont quatre magistrats ont été victimes. Le Conseil des ministres a décidé que les quatre magistrats abattus sont morts «victimes du devoir» et que l’affaire devra être du ressort d’une Cour de...