Yougoslavie - Arrêt des frappes dans les prochaines heures Accord sur un retrait du Kosovo

Au terme de onze semaines de bombardements destructeurs et sanglants qui ont jeté un demi-million d’Albanais sur les routes de l’exode, l’Otan et l’armée yougoslave sont parvenues hier soir à un accord qui devrait mener à l’arrêt rapide des frappes, le retrait des forces serbes du Kosovo, le déploiement d’une force de paix internationale et, en principe, le retour des réfugiés dans une province quasiment détruite. Dès l’annonce de l’accord militaire, le Conseil de l’Otan se réunissait à Bruxelles et décidait de «vérifier les retraits» avant de se prononcer sur une suspension des bombardements qui interviendrait dans les prochaines heures. De son coté le Conseil de sécurité de l’Onu s’apprêtait à voter une résolution autorisant le déploiement immédiat d’une force de paix au Kosovo. Selon le Pentagone, l’armée yougoslave ainsi que les forces paramilitaires et la police serbes devraient évacuer complètement la province dans un délai de 11 jours. Ces forces seraient remplacées au fur et à mesure par les soldats de l’Otan afin de ne pas créer un vide susceptible d’être mis à profit par les miliciens d’origine albanaise de l’Armée de libération du Kosovo pour se livrer à des actes de vengeance contre les habitants d’origine serbe qui habitent la province. L’accord militaire de Kumanovo , qui pave la voie à une paix attendue avec impatience autant par les Serbes que les Albanais a été salué par des tirs de joie à Belgrade et dans toute la Yougoslavie par une population durement éprouvée pendant les bombardements qui ont détruit une grande partie de l’infrastructure militaire et industrielle de la Yougoslavie qui sort pratiquement exsangue du conflit. À Washington puis à Londres, le président Clinton et le Premier ministre britannique Tony Blair se sont déclarés satisfaits des termes de l’accord, tout en souhaitant que le retrait yougoslave s’opère «de manière pacifique».