Attentat de Saïda - Lahoud reçoit l'appui d'Assad L'armée renforce sa présence aux entrées de Ain El Héloué(photo)

Une journée de deuil national a été observée, hier, au lendemain de l’assassinat à la mitraillette, en plein tribunal, à Saïda, de quatre magistrats : Hassan Osman, président de la Chambre criminelle de Saïda, Assem Abou Daher, procureur général du Liban-Sud, Walid Harmouche et Imad Chéhab. Les obsèques ont eu lieu hier dans une grande émotion. Ils sont morts «victimes du devoir», a décrété le Conseil des ministres, qui a été consacré à cette grave affaire. Ces termes, exclusivement réservés aux militaires, sont appliqués pour la première fois à des civils. Ils préjugent de dispositions spéciales qui pourraient être prises à l’égard de leurs proches. Le gouvernement a déféré le dossier de l’attentat de Saïda devant la Cour de justice, une instance juridique chargée des affaires portant atteinte à la sécurité de l’État. Le Conseil supérieur de la magistrature et le ministre de la Justice doivent se réunir pour nommer le magistrat qui instruira ce dossier. Le Conseil des ministres a également chargé l’armée d’aider les FSI dans le maintien de la sécurité à Saïda. L’armée a renforcé son contrôle aux entrées du camp palestinien de Aïn el-Héloué (60 000 habitants). Alors que l’enquête n’a encore privilégié officiellement aucune piste, plusieurs personnalités n’ont pas hésité à montrer du doigt les Palestiniens. Les forces libanaises de l’ordre n’ont pas accès aux camps, dont la sécurité est prise en charge exclusivement par les Palestiniens eux-mêmes. La piste islamiste est l’une des autres hypothèses retenues par les enquêteurs. Le président de la République syrienne, M. Hafez el-Assad, a appelé au téléphone hier le président Émile Lahoud pour lui exprimer ses condoléances. M. Assad a assuré à son interlocuteur que «la Syrie se tient aux côtés du Liban dans tous ses efforts pour consolider la sécurité et la stabilité du pays».