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Actualités - ANALYSE

Liban-Palestine - Un problème dont on ne voit toujours pas la solution Beyrouth appréhende de plus en plus l'implantation des réfugiés

Dans l’hypothèse d’un retrait israélien du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest, quel sera le sort des réfugiés palestiniens implantés au Liban ? C’est la question que se posent avec anxiété les milieux officiels et politiques du pays. Beyrouth pourra-t-il à lui seul résoudre ce problème dont les implications régionales ne sont plus à démontrer ? Dans ce contexte, les observateurs craignent en fait que le Liban ne soit une fois de plus contraint à choisir entre deux maux : accepter le principe de l’implantation des réfugiés – pourtant rejeté par la Constitution elle-même – ou admettre l’éventualité d’une reprise des opérations palestiniennes contre Israël à partir du Sud. Le cas n’est pas à exclure dans la mesure où les Palestiniens extrémistes rejetteront d’office toute paix avec l’État hébreu qui ne tiendrait pas compte de leur droit au retour en Palestine. De toute évidence, une telle situation équivaudrait à un retour au statu quo ante qui fut à l’origine de la guerre au Liban. Une néo-résistance palestinienne naîtrait alors qui succéderait à la Résistance libanaise. De fait, une fois réalisés les retraits israéliens du Sud, de la Békaa-Ouest et du Golan, celle-ci n’aurait plus sa raison d’être. Le problème de ces réfugiés a toujours constitué un casse-tête pour les autorités libanaises qui n’ont jamais manqué de l’évoquer à l’occasion des multiples conférences et pourparlers concernant une paix globale au Proche-Orient. En avril 1998, le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz avait adressé une lettre aux pays membres du Conseil de sécurité de l’Onu et de l’Union européenne, expliquant la position de Beyrouth à l’égard de la question et de la proposition israélienne relative à la résolution 425. M. Boueiz affirmait dans sa lettre : «Le Liban a accepté de se rallier au processus de paix à condition que soit appliquée la résolution 425 pour ce qui a trait à la libération de son territoire, et sur base de négociations visant à aboutir à une paix juste et globale dans la région. Sur ce plan, le Liban se réfère aux résolutions 242 et 338 (…). Toute négociation entre le Liban et Israël est donc nécessairement liée à ces seules résolutions concernant les droits arabes, l’avenir de Jérusalem et les droits des réfugiés palestiniens», précisait la lettre de l’ancien chef de la diplomatie. Suivant cette même logique, les parties prenantes aux pourparlers devraient aboutir à un accord sur la création d’un État palestinien autorisant alors celui-ci à émettre des passeports pour tous ses “ émigrés ”. La présence des Palestiniens dans les pays d’accueil serait alors considérée provisoire, et leur séjour soumis aux lois en vigueur dans ces pays. Or la naissance de cet État prévue le 4 mai dernier a été reportée à une date ultérieure. En outre, nombre d’Israéliens s’opposent à l’octroi d’une souveraineté à la Palestine et n’admettent qu’un statut d’autonomie. Toujours en 1998, le Parlement libanais avait adopté une recommandation condamnant les accords de Wye Plantation dans la mesure où ceux-ci constituent un prélude à «la liquidation de la cause palestinienne». Ce qui, selon l’Assemblée nationale, n’aurait pas manqué de se répercuter négativement sur le Liban, la Syrie et tous les Arabes. De son côté, l’État hébreu estime que, s’il est parvenu à intégrer les juifs arabes en Israël, rien ne devrait empêcher les pays arabes de suivre son exemple en accordant la nationalité aux réfugiés palestiniens qui se trouvent chez eux. On sait toutefois que le Liban s’oppose fermement à une telle politique, le dernier décret de naturalisations ayant soulevé un tollé. Et pour cause : l’équilibre confessionnel serait gravement menacé du fait de la présence au Liban de 330 000 Palestiniens (conformément aux statistiques de l’Unrwa) pour environ trois millions et demi de Libanais.
Dans l’hypothèse d’un retrait israélien du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest, quel sera le sort des réfugiés palestiniens implantés au Liban ? C’est la question que se posent avec anxiété les milieux officiels et politiques du pays. Beyrouth pourra-t-il à lui seul résoudre ce problème dont les implications régionales ne sont plus à démontrer ? Dans ce contexte, les...