Audiovisuel - Les nominations au sein du CNA critiquées Nous craignons pour l'avenir des réformes, affirme Nassib Lahoud

Pour la première fois depuis l’installation du nouveau gouvernement, et au lendemain de la nomination par le gouvernement de ses représentants au Conseil national de l’audiovisuel (CNA), M. Nassib Lahoud a sévèrement critiqué le gouvernement et s’est déclaré «inquiet pour l’avenir des réformes au Liban». «La nomination par le gouvernement de ses représentants au sein du CNA nous a profondément déçus, a commencé par affirmer M. Lahoud. Nous sommes inquiets non seulement pour le rôle que peut jouer cet organisme, mais pour l’avenir de l’audiovisuel». Tout en exprimant son respect pour les membres nouvellement nommés du CNA, pris individuellement, M. Lahoud a affirmé : «Comment va-t-on respecter les principes de la liberté, du pluralisme et de l’objectivité de l’audiovisuel, sans parler de l’indépendance, avec le groupe de travail nommé par le gouvernement ? Ses membres, pour la plupart, semblent avoir été désignés en fonction d’un seul critère : leur loyauté envers un ministre qui a été étroitement associé aux abus du gouvernement sortant, et qui cherche jour après jour à s’emparer de la décision gouvernementale». Et M. Lahoud d’ajouter que la plupart des personnes désignées «sont totalement étrangères au monde de l’information», ou «ne sont pas à la hauteur de la compétence, de l’indépendance de jugement requises de la part d’une personne qui a pour mission de veiller sur ce secteur vital, et d’en défendre la mission culturelle, et artistique, sur les plans libanais et arabe». «La politique du partage du gâteau et le clientélisme que ce gouvernement a affirmé vouloir combattre ont aujourd’hui repris le dessus et leurs empreintes sont flagrantes», a poursuivi M. Lahoud. «Le gouvernement s’est noyé dans le style d’action que les premières nominations ont reflété, et dont les erreurs ont été dénoncées par le gouvernement lui-même. Son chef a d’ailleurs affirmé que ces erreurs seraient corrigées dans un délai de deux semaines, mais voilà que quatre mois sont passés sans que rien n’ait été encore fait».