Jezzine - Joie teintée d'appréhension dans la ville libérée Les repentis se livrent aujourd'hui à l'armée(photos)

Les habitants de Jezzine ont manifesté, dans la joie, leur premier jour sans miliciens. Après avoir hâtivement plié bagage, rassemblé ses effectifs et fait sauter ce qui ne pouvait être emporté, l’Armée du Liban-Sud a quitté la ville dans la nuit de mercredi à jeudi, pour Kfarhouné, à une douzaine de kilomètres au sud, et Marjeyoun. À l’aube, un jour plein de promesses s’est levé sur Jezzine, livrée de nouveau aux forces légales. La ville est persuadée que la perspective d’un retour à la vie normale n’est plus qu’une question de jours. Entre-temps, les barrages de l’armée à Kfarfalous et Bater continuent de filtrer les voyageurs au compte-gouttes, et un permis est nécessaire pour ceux qui ne sont pas originaires de la région. Mesures rassurantes pour une région qui doit s’adapter à son nouvel environnement politique. Mais le soulagement, bien que réel, est teinté d’appréhension. Jezzine est inquiète pour ses jeunes. Plus de deux cents hommes qui, bon gré mal gré, ont servi dans les rangs de l’ALS, vont devoir en rendre compte, sans doute par un séjour plus ou moins long en prison. Un groupe de 203 miliciens qui a choisi de ne pas se replier vers la bande frontalière, va se rendre, à partir d’aujourd’hui, aux services de renseignement de l’armée. Les jeunes se rendront, par petits groupes, aux barrages de l’armée, aux deux accès de la ville. La perspective d’une amnistie semble écartée en haut lieu, où l’on assure cependant que le dossier des ex-miliciens seront étudiés cas par cas, par la justice militaire.