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Actualités - CHRONOLOGIE

Colombie - Les guévaristes enlèvent 100 paroissiens en pleine messe L'armée ratisse les Andes à la recherche des otages

L’armée colombienne intensifiait hier à l’aube ses recherches dans la Cordillère des Andes pour retrouver les dizaines de paroissiens encore otages de la guérilla guévariste qui avait enlevé dimanche plus de 100 fidèles dans une église de Cali au moment de la messe. Ils les ont ensuite emmenés dans la montagne où ils ont relâché 74 otages dont 14 enfants. Plus de mille hommes de bataillons spécialisés dans la lutte antiguérilla tentaient d’encercler les campements qu’avait semble-t-il ralliés dimanche soir l’Armée de libération nationale (ELN). Les guérilleros de l’Armée de libération nationale (ELN, 5 000 hommes), après avoir fait irruption dans l’église «Transfiguration du Seigneur», ont emmené leurs otages à bord de camions à bétail dans la Cordillère des Andes entourant Cali, située à 500 kilomètres au sud-ouest de la capitale. L’Armée de libération nationale détenait encore dimanche soir 25 fidèles en otage après avoir relâché 74 paroissiens, d’après le général Jorge Mora, commandant des troupes locales de l’armée régulière. Le curé, Jorge Humberto Cadavid, est toujours aux mains de la guérilla tout comme un Français, Bernard Neguelouart, qui travaille à Cali pour la firme Degrémont, selon les dernières informations officielles. Cinq autres étrangers, mais aux nationalités encore non déterminées, figureraient aussi parmi les otages. Les otages libérés étaient dans l’ensemble sains et saufs, certains ayant cependant souffert de la peur et de l’anxiété : «On n’a pas été vraiment maltraités. Ils nous ont même donné à boire», a affirmé un garçon de 12 ans encore sous le coup de l’émotion. Un autre groupe de fidèles n’a dû sa liberté que parce que le guérillero conduisant leur camion avait calé et n’arrivait pas à redémarrer son véhicule, a affirmé une femme relâchée. L’armée s’était aussitôt lancée à la poursuite des guérilléros, au nombre d’une cinquantaine, et avait engagé plusieurs durs accrochages avec leur arrière-garde dans la montagne. C’est la rapide et forte pression exercée par les renforts de l’armée aussitôt dépêchés dans le secteur qui a poussé l’Armée de libération nationale à alléger leur fardeau d’otages, a estimé le général. Dimanche, en fin de matinée, les guérilleros guévaristes portant un brassard avec le sigle ELN au bras ont fait irruption dans la bâtisse moderne de l’église catholique du quartier chic El Jardin de Cali. «Ils ont hurlé des ordres et nous ont tous forcés à sortir», a raconté l’un des otages libérés. Là, des camions attendaient. Ils ont fait monter le maximum de paroissiens et sont partis en trombe. D’autres guérilleros ont en plus obligé quelques fidèles à prendre leur propre voiture et à suivre les camions. L’ELN, deuxième mouvement d’insurgés du pays après les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes, 12 000 hommes), s’est spécialisée ces derniers temps dans les enlèvements de masse. Le 12 avril dernier, elle avait détourné un bimoteur d’Avianca assurant la liaison Bucaramanga-Bogota, l’avait fait atterrir sur une piste en bordure de la forêt vierge du nord et avait emmené dans la forêt les 46 passagers. Elle avait ensuite relâché quelques femmes âgées, un bébé et une religieuse mais détient toujours 25 passagers. L’ELN, qui multiplie ses exigences – telles la remise sous son contrôle exclusif d’une vaste zone dans le nord de la Colombie – multiplie depuis des mois sa tactique dite des «pêches miraculeuses» : les guérilleros élèvent un barrage sur une route quelconque, arrêtent entre 100 et 500 véhicules, vérifient à l’aide d’ordinateurs les moyens financiers des voyageurs ou de leurs employeurs et repartent dans la forêt avec 10, 20 ou plus d’otages qu’elles échangent, des mois plus tard, contre rançon. L’enlèvement avec rançon à la clé représente, avec l’impôt sur la culture de la coca, l’une des principales sources de revenus de la guérilla. La nouvelle action de l’ELN a été vigoureusement condamnée par l’archevêque de Cali, Isaias Duarte, qui a «exigé» la libération immédiate de tous les otages : «Que Dieu ait pitié de notre malheureuse république», a-t-il dit.
L’armée colombienne intensifiait hier à l’aube ses recherches dans la Cordillère des Andes pour retrouver les dizaines de paroissiens encore otages de la guérilla guévariste qui avait enlevé dimanche plus de 100 fidèles dans une église de Cali au moment de la messe. Ils les ont ensuite emmenés dans la montagne où ils ont relâché 74 otages dont 14 enfants. Plus de mille...