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Actualités - ANALYSE

Dossier régional - Les cinq non du Premier ministre israélien Spéculations à Beyrouth sur les visées de Barak

Cela ne se voit pas trop en surface, mais les affaires israéliennes, si elles ne concernent pas les Libanais comme le souligne souverainement le président Hoss, suscitent ici bien des controverses larvées. Et c’est compréhensible car il y va après tout du devenir de ce pays même. Aujourd’hui, le thème du débat qui divise les politiciens locaux et les théoriciens en mal de dialectique se résume dans cette sobre interrogation : y a-t-il au fond une quelconque différence entre Barak et Netanyahu ? Les avis sont très partagés. Un diplomate occidental intervenant en ami rend ce jugement à la Salomon : «Barak, dit-il, a visiblement envie de jouer les rassembleurs sur le plan national. Il va s’efforcer de mettre sur pied une très large coalition englobant le Likoud et le Shass qui est encore plus radical. Il faut donc attendre pour voir comment les rôles vont être répartis, si cette tentative réussit. De quel poids la droite réfractaire à la paix va-t-elle peser dans la balance des décisions gouvernementales ? Aura-t-elle un droit de veto lui permettant de continuer à bloquer le processus ? Sans doute pas. Mais la seule présence d’un Sharon par exemple sur les bancs du gouvernement peut suffire pour entraver ou retarder les progrès attendus». Ce diplomate se hâte ensuite de rappeler que «Barak, présenté trop vite comme une colombe absolue, a vite mis les points sur les i. Il a annoncé la couleur en mitraillant cinq non à la suite : non au départ de Jérusalem, capitale éternelle de l’État hébreu ; non au retour aux lignes du 4 juin 1967 ; non à la présence d’une armée étrangère sur la rive occidentale du Jourdain ; non à la cession de la souveraineté israélienne sur les colonies juives établies dans les territoires palestiniens : non enfin à un traité définitif sans référendum». La personnalité citée souligne que «ces réserves n’ont rien d’étonnant. Elles s’inscrivent dans le droit fil du document dit Beilin-Eytan publié conjointement en 1997 par les travaillistes et le Likoud. À l’époque, la droite au pouvoir avait fait une ouverture en direction de la gauche pour prospecter les possibilités d’une coalition gouvernementale. Le plan tactique avait échoué, car les travaillistes ne voulaient pas «se mouiller» avec un Netanyahu trop délirant à leur sens. Mais il en était quand même sorti un accord de nature nationale sur les grands principes que les deux partis, quelle que soit l’alternance du pouvoir, s’engagent à respecter. D’où la position adoptée d’entrée de jeu par Barak. Il se considère donc comme tenu d’observer les règles établies au titre de l’intérêt national par les deux députés des deux grands partis, au sujet des négociations avec les Palestiniens sur leur statut définitif ainsi qu’avec les Syriens sur le Golan. Des pourparlers où Israël devra être représenté par une délégation incluant des membres des deux formations. Barak a cependant, si l’on se réfère à ce même document de 1997, les mains plus libres en ce qui concerne le retrait du Liban-Sud car Israël n’a pas de visées territoriales affichées en ce qui concerne cette zone». Soulignant encore une fois que les non de Barak sont dictés par les résolutions du document de 1997, le diplomate occidental rappelle que, selon ce texte, la «vallée du Jourdain est considérée comme une zone de sécurité spéciale, les forces israéliennes devant rester déployées tout le long du fleuve. De même, l’entité palestinienne resterait sans armée et dotée seulement d’une forte police, pour les besoins de la sécurité intérieure. Et pour coopérer avec les forces israéliennes à la répression du «terrorisme». Si l’entité palestinienne se montre coopérative, on pourrait lui reconnaître ultérieurement le droit de décider de son sort en base d’une certaine autonomie. Mais il ne sera jamais question d'autoriser les réfugiés palestiniens à s’installer dans les territoires sous souveraineté israélienne. Leur cas serait traité, en base d’indemnisations, par une instance internationale au sein de laquelle Israël jouerait un rôle majeur». «Ce sont de telles considérations, conclut le diplomate, qui vont probablement guider la politique régionale de Barak. S’il se met d’accord avec la droite pour un gouvernement de coalition». Il n’en reste pas moins que le nouveau Premier ministre israélien ne peut certainement pas oublier que les Américains aussi sont en jeu. Et que, pour eux, le fameux document Beilin-Eytan ne compte pas plus que la Charte palestinienne…
Cela ne se voit pas trop en surface, mais les affaires israéliennes, si elles ne concernent pas les Libanais comme le souligne souverainement le président Hoss, suscitent ici bien des controverses larvées. Et c’est compréhensible car il y va après tout du devenir de ce pays même. Aujourd’hui, le thème du débat qui divise les politiciens locaux et les théoriciens en mal de...