Gouvernement - Hoss a regagné Beyrouth L'accord sur le prêt koweitien serait signé en automne

L’accord de principe sur un prêt koweitien au Liban de 200 millions de dollars pourrait se concrétiser en automne prochain. C’est ce qu’a déclaré hier à «L’Orient-Le Jour» le vice-président du Conseil du développement et de la reconstruction, M. Boutros Labaki, qui faisait partie de la délégation accompagnant le Premier ministre Sélim Hoss dans son séjour au Koweït. M. Labaki estime en outre que cet accord ne devrait pas être remis en question du moment que «les plus hautes autorités koweïtiennes» y ont donné leur aval. Celles-ci ont simplement réclamé plus de détails quant aux projets d’infrastructure que compte réaliser le Liban. Début juin, le CDR entamera donc l’élaboration de projets de développement viables dont les détails seraient finalisés au cours d’une visite qu’effectuera au milieu de l’été le directeur général du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, Badr Houmaydi. Mais, d’ores et déjà, le Fonds aurait décidé d’accorder ce prêt au Liban sur trois ans, à taux d’intérêt réduit, pour le financement de projets d’infrastructure routière et hydraulique. Un responsable de l’organisme koweïtien a encore précisé dans ce cadre que le prêt servirait essentiellement à financer la construction et la réfection de routes, de réseaux d’eau potable ou d’évacuation des eaux usées. L’opposition à la circonscription du caza De retour hier après-midi à Beyrouth, le chef du gouvernement a rencontré de nombreux hommes d’affaires locaux dans une tentative d’encourager les investissements dans le pays. C’est dans ce but aussi qu’il s’est réuni dimanche soir avec les membres de la colonie libanaise au siège de l’ambassade du Liban. M. Hoss a tenu à rassurer ses compatriotes sur la situation politique au Liban, réaffirmant dans ce cadre les constantes sur lesquelles Beyrouth se base dans sa politique étrangère. «Nous établissons une nette distinction entre le retrait israélien du Liban, conformément à la résolution 425 de l’Onu, et un règlement dans la région», a-t-il dit à ce sujet. Sur le plan local, M. Hoss envisage en outre une réforme politique grâce notamment à une nouvelle loi électorale «garantissant l’expression de la volonté populaire». Pour le chef du gouvernement, l’essentiel dans ce contexte est de «réduire l’influence de l’argent, du sectarisme, du confessionnalisme et de l’esprit tribal» sur les législatives. «Nous souhaitons aussi l’adoption d’un découpage électoral se basant sur des circonscriptions mixtes pour une participation des Libanais de diverses confessions à l’élection du député», a-t-il dit, avant d’ajouter : «Nous essayerons donc d’éviter les circonscriptions à caractère sectaire ou confessionnel car la volonté libanaise ne s’exprime vraiment qu’à travers l’entente nationale et la coexistence». Autant dire que le Premier ministre s’oppose implicitement à l’adoption du caza en tant que circonscription. Sur le plan économique, le Premier ministre n’a pas manqué de souligner devant ses compatriotes les opportunités que le pays peut offrir aux investisseurs, notamment le respect de la propriété privée, du secret bancaire, le transfert sans entraves des devises et les taxes réduites sur l’immobilier. «Le Liban sous le mandat du président Émile Lahoud est clairement engagé dans la voie de la réforme et du développement», a-t-il ajouté. Le Premier ministre a souligné que son gouvernement accordait «la priorité aux questions sociales, en raison de la détérioration de la situation économique provoquée par la guerre, suivies par le développement des régions les moins favorisées, pour réaliser un équilibre entre les régions».