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Actualités - CHRONOLOGIE

Société - Insécurité dans les beaux quartiers de Paris Le gotha saucissonné

L’insécurité gagne les beaux quartiers de Paris, écumés par des bandes de malfrats qui pratiquent la technique du «saucissonage» – le ficelage des victimes – pour voler au domicile de riches célébrités valeurs, bijoux et argent liquide. Ce procédé, qui consiste à envahir le logement de la victime, puis de la ficeler pour lui faire avouer où se trouvent ses valeurs et ses liquidités, a été mise en œuvre, entre autres, chez le chanteur Charles Aznavour, le parfumeur Jean-Paul Guerlain, l’écrivain à succès Paul-Loup Sulitzer, l’homme d’affaires Vincent Bolloré, la veuve du patron de presse Cino Del Duca.. La liste des victimes s’allonge chaque jour et, selon la presse, toutes ne portent pas plainte de peur d’être ensuite confrontées à un autre mauvais traitement, mais de la part du fisc cette fois... «Le saucissonné idéal ne se plaint pas parce qu’il est lui-même hors de la loi du fait de la possession d’argent ou de valeurs dont il ne peut légalement justifier la provenance», explique l’hebdomadaire l’Evénement dans une enquête sur ce phénomène. Le premier «saucissonnage» connu de l’année 1999 a eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi dans le très cossu XVIe arrondissement, au domicile d’un industriel. Surpris à 3 heures du matin par une bande de malfrats masqués et gantés, la victime et son conjoint ont assisté impuissants au pillage de leur coffre-fort qui a rapporté un butin estimé entre 2 et 4 millions de francs (entre 300 000 et 600 000 euros). L’épouse du chanteur Charles Aznavour, Ulla, a dû se coltiner, seule, cinq individus masqués et armés qui ont envahi l’appartement du couple dans le quartier de l’Arc de Triomphe en septembre 1997. Les agresseurs ont emporté un butin de 256 000 francs (39 000 euros) en argent et en bijoux. L’écrivain à succès Paul-Loup Sulitzer a, lui, été surpris, le printemps dernier, au foyer en compagnie de femme, enfants et domestique par deux malfaiteurs armés de fusils à pompe, qui sont repartis avec 500 000 francs (76 000 euros). Héritiers des «chauffeurs» La vogue de cette technique d’agression, qui a toujours existé, mais de manière marginale, est due au fait que les systèmes de protection des banques et des transports de fonds sont de plus en plus sophistiqués, selon des spécialistes. «C’est la crise pour tout le monde», estime ainsi un ancien délinquant cité par l’Evénement. Les «saucissonneurs» d’aujourd’hui n’ont fait que remettre au goût du jour la bonne vieille méthode des «chauffeurs» des XVIIIe et XIXe siècles, qui brûlaient la plante des pieds de leurs victimes pour leur faire dire où leur or était caché. Ces agressions, qui se sont multipliées ces derniers mois, sont toujours menées après une intense préparation, relèvent les policiers spécialisés. «Les cibles sont soigneusement choisies, les adresses repérées dans le Who’s Who, le Bottin mondain ou les revues de stars. Les bandits font des planques, des repérages, voire des photos des victimes», expliquait un policier récemment au quotidien Libération. Pour garantir l’effet de suprise, les malfaiteurs se procurent très souvent un double des clés. Le «saucissonnage» prend au fil des mois de l’ampleur et les bandes n’hésitent pas à sévir en dehors de Paris. Le parfumeur Jean-Paul Guerlain a ainsi été attaqué en juin dernier dans sa propriété de 300 hectares située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Paris.
L’insécurité gagne les beaux quartiers de Paris, écumés par des bandes de malfrats qui pratiquent la technique du «saucissonage» – le ficelage des victimes – pour voler au domicile de riches célébrités valeurs, bijoux et argent liquide. Ce procédé, qui consiste à envahir le logement de la victime, puis de la ficeler pour lui faire avouer où se trouvent ses valeurs...