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Actualités - ANALYSE

Loi électorale - La controverse bat son plein L'opposition se lance dans un procès d'intention

C’est quand même un peu étrange : l’opposition fait de la future loi électorale son cheval de bataille politique, alors que le gouvernement n’a encore forgé aucun projet dans ce domaine, le dossier restant au frigo à cause d’autres priorités comme la refonte administrative et la préparation de la loi de finances 99. Ou les passes d’armes Hoss-Hariri qui refont de la scène locale, comme du temps des empoignades sous la troïka, un vrai cirque pour échanges de tartes à la crème … Un néo-loyaliste indique cependant que, «dès la fin de l’élaboration du budget général, probablement début mars, le gouvernement chargera une commission de préparer dans les meilleurs délais un nouveau code électoral pour les prochaines législatives, qui pourraient être anticipées. L’objectif sera de disposer d’un texte qui ne serait plus comme en 92 ou en 98 inique et anticonstitutionnel. «L’Est a en effet raison de souligner que tous les Libanais doivent être régis exactement par les mêmes conditions pour le choix de leurs délégués à la Chambre. Il faut que le découpage des circonscriptions obéisse à un seul et même système, non à deux comme précédemment. «Il n’y aura donc plus d’exception pour le Mont-Liban, n’en déplaise à M. Walid Joumblatt. Si l’on opte pour la formule du mohafazat, cette région ne sera donc plus disloquée. Et si l’on choisit le caza, il en irait ainsi partout. Mais la tendance pourrait être une nouvelle configuration à mi-chemin entre les deux formules. «Cela par le biais du redécoupage administratif que recommande également Taëf et qui permettrait, par exemple, de multiplier par deux le nombre des mohafazats tout en conservant cette unité comme base de circonscription. Pour le moment on est loin de tout cela et personne au sein du Cabinet n’a encore été chargé de réfléchir aux options possibles. «Ce qui est cependant certain, c’est que M. Hoss tient beaucoup à ce que l’esprit de Taëf soit respecté et, partant, on peut estimer qu’il y a de fortes chances pour que le système se fonde encore une fois sur le mohafazat, qu’il soit conservé dans ses frontières actuelles ou de dimension plus réduite». Le Mont-Liban M. Walid Joumblatt mène pour sa part, sans tarder, une campagne active en faveur de la circonscription réduite, du moins au Mont-Liban car peu lui chaut ce qui peut se passer ailleurs. Il souligne carrément qu’il n’a pas l’intention de laisser sa communauté se faire dévorer par les maronites, ce qui serait à son avis le cas si le Mont-Liban devait voter ensemble. À l’extrême rigueur, indique-t-il, il accepterait que Aley et le Chouf soient réunis, car cela ne mordrait pas beaucoup sur son leadership. Il cherche à gagner à sa cause des partis et il a ainsi conféré avec les cadres du PSNS comme avec les Kataëb, après avoir conféré avec son allié aux municipales de Deir el Kamar, M. Dory Chamoun. Un détail : cette affaire de loi électorale peut briser une autre alliance, celle conclue par M. Joumblatt avec le président Rafic Hariri qui est pour sa part un fervent partisan de la circonscription élargie, qui lui permet de contrôler Beyrouth, de partager le Sud et de faire acte de présence au Nord. Du côté du PNL, une commission de spécialistes planche actuellement sur le problème et semble pencher pour la circonscription unique, donc très réduite, qui favoriserait un système de partis nationaux non confessionnels, tout en assurant une solide représentation de proximité. Le Baas, qui a lui aussi désigné une commission d’étude, pense pour sa part tout à fait le contraire et estime qu’il faut faire du Liban tout entier une seule circonscription, pour promouvoir le brassage national non confessionnel. Mais des cadres de cette formation reconnaissent que cette formule peut difficilement faire l’objet d’un consensus national et ajoutent que Damas ne serait pas prêt à faire pression pour l’appuyer…
C’est quand même un peu étrange : l’opposition fait de la future loi électorale son cheval de bataille politique, alors que le gouvernement n’a encore forgé aucun projet dans ce domaine, le dossier restant au frigo à cause d’autres priorités comme la refonte administrative et la préparation de la loi de finances 99. Ou les passes d’armes Hoss-Hariri qui refont de la...