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Actualités - CHRONOLOGIE

Administration - Le gouvernement s'attaque au dossier de la privatisation Hoss minimise l'importance des mesures annoncées par Murr

Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a implicitement reproché à M. Michel Murr, qui préside la commission ministérielle chargée de réévaluer la situation au sein de l’Administration, d’avoir annoncé une série de mesures devant aider l’Etat à comprimer ses dépenses, avant même que le Conseil des ministres n’émette un avis là-dessus. M. Hoss s’est bien gardé à sa sortie du Grand Sérail de commenter les recommandations de la commission ministérielle, annoncée mardi par M. Murr. Le ministre de l’Intérieur, rappelle-t-on, avait annoncé, entre autres, la liquidation d’Ogero, l’organisme qui entretient le réseau téléphonique, d’IDAL, l’Institut national de promotion des investissements, du Conseil exécutif des Grands projets de Beyrouth (CEGPB) et du Conseil exécutif des grands travaux (CEGP). Interrogé particulièrement sur le projet de liquidation d’Ogero, M. Hoss a répondu : «Il s’agit de simples recommandations qui n’auraient pas dû être annoncées. De toute façon, le mot de la fin appartient au Conseil des ministres qui peut ou non en tenir compte». Première réunion consacrée à la privatisation Il n’en demeure pas moins que le ministre des P et T, M. Issam Naaman, a confirmé la prochaine liquidation de cet organisme, «dont les prérogatives et les responsabilités sont, a-t-il dit, illégales». Dans une déclaration à la presse, M. Naaman a fait état d’une «prochaine restructuration du ministère des P et T, en vue de la création d’une société d’investissements qui prenne en charge le secteur des communications aux niveaux de l’installation, de l’équipement, de l’exploitation et de l’entretien». Parallèlement au projet de réforme de l’Administration par lequel les autorités espèrent réduire considérablement les dépenses du Trésor et renflouer les caisses – vides – de l’État, le gouvernement s’est attaqué au dossier de la privatisation. La commission ministérielle qui doit élaborer le projet de loi confiant au secteur privé la gestion de certains services publics a chargé un de ses membres, le ministre de l’Économie, M. Nasser Saïdi, d’élaborer un avant-projet de loi, sur base des principes qu’elle a définis hier. Formée des ministres Georges Corm (Finances), Nasser Saïdi (Économie) et Négib Mikati (Travaux publics et Transports), la commission a tenu dans la matinée d’hier sa première réunion qu’elle a consacrée à la définition des principes sur base desquels l’État confiera au secteur privé la gestion de certains services publics. L’étude que M. Saïdi a été chargé d’établir sera examiné lundi. «Les libertés publiques sont fondamentales» Notons que c’est au terme de la réunion que M. Hoss a répondu aux questions relatives au sort d’Ogero. Le chef du gouvernement a aussi indiqué à la presse qu’il n’y a toujours rien de précis concernant la privatisation. Prié de dire s’il est question de confier au secteur privé la gestion du Casino du Liban et de la MEA, il a réaffirmé laconique: «On n’examine pas de sujets précis. Il faut attendre la publication de la loi». Le chef du gouvernement a en outre indiqué que le ministre d’État pour la réforme administrative, M. Hassan Chalak, lui a remis son rapport sur les directeurs généraux. Dans la perspective du projet de réforme administrative, le gouvernement, rappelle-t-on, avait chargé M. Chalak de préparer un rapport sur les postes de première catégorie. Le texte, a précisé M. Hoss, sera examiné ce matin en Conseil des ministres. Par ailleurs, le chef du gouvernement a réaffirmé hier son attachement aux libertés, devant une délégation du conseil de l’Ordre des avocats conduite par M. Antoine Klimos. Cité par le bâtonnier, M. Hoss a affirmé que «le peuple libanais ne peut pas vivre à l’ombre de l’injustice et de l’oppression», soulignant que «les libertés publiques sont fondamentales qu’il s’agisse de la liberté d’expression, de rassemblement ou de manifestation». Toujours selon les explications de M. Klimos, le chef du gouvernement a fait part à ses interlocuteurs du souci de l’État d’améliorer et de développer le rendement de l’Administration. Il a aussi mis l’accent sur la situation au Liban-Sud, notant que cette région est devenue pour les Israéliens matière aux surenchères électorales. Au terme de son entretien avec les avocats, le chef du gouvernement a reçu la visite de M. Boutros Harb, député de Batroun . Dans une déclaration qu’il a faite à sa sortie du Grand Sérail, M. Harb a constaté que le gouvernement doit «concilier deux facteurs contradictoires : la rapidité dans l’assainissement de l’Administration et la justice qui doit caractériser les décisions prises dans ce but afin qu’aucune personne innocente ne soit lésée». M. Harb s’est dit par ailleurs favorable au projet de révision de l’organigramme administratif et de redistribution des fonctionnaires sur les départements étatiques «afin de mettre fin au chômage déguisé et de dynamiser ces départements». «D’après ce que j’ai compris, le gouvernement n’a pas l’intention de nuire à qui que ce soit», a-t-il ajouté, faisant état d’une campagne visant à exagérer les conséquences des projets de fusion ou de liquidation d’organismes étatiques «afin de susciter des doutes quant aux intentions du gouvernement».
Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a implicitement reproché à M. Michel Murr, qui préside la commission ministérielle chargée de réévaluer la situation au sein de l’Administration, d’avoir annoncé une série de mesures devant aider l’Etat à comprimer ses dépenses, avant même que le Conseil des ministres n’émette un avis là-dessus. M. Hoss s’est bien gardé...