Monicagate - Les avocats du président se préparent à tous les scénarios Les dés sont jetés : procès Clinton dès demain

Les avocats de Bill Clinton se sont préparés à tous les scénarios possibles pour le procès présidentiel en destitution qui s’ouvrira jeudi 7 janvier au Sénat, date confirmée par le leader de la majorité républicaine, Trent Lott. «Ils seront prêts à défendre le président dès la semaine prochaine», a assuré le porte-parole de la Maison-Blanche, Joe Lockhart. L’un des principaux avocats présidentiels, Gregory Craig, a indiqué qu’il préparait une défense vigoureuse.M.Craig s’efforcera de démontrer, a-t-il précisé à plusieurs grands journaux américains, que les deux articles de destitution retenus contre le président «sont légalement défectueux, constitutionnellement déficients et factuellement sans fondement». Comme il l’avait fait devant la commission judiciaire de la Chambre des représentants, il contestera également les conclusions du rapport du procureur indépendant Kenneth Starr qui avait retenu onze motifs d’inculpation contre M. Clinton dans l’affaire Lewinsky. Mais à la veille de la reprise des travaux du Congrès, mercredi, les 55 membres de la majorité républicaine au Sénat apparaissent toujours aussi divisés sur l’organisation de ce procès. Il semble aussi de moins en moins probable qu’un consensus puisse aboutir sur une proposition élaborée conjointement par deux sénateurs, l’un démocrate, Joseph Lieberman, l’autre républicain, Slade Gorton, avec l’appui de Trent Lott. L’aile conservatrice du Sénat a rejeté ce compromis et réclamé un procès en bonne et due forme, avec comparution de témoins, en faisant valoir notamment que le compromis Lieberman-Gorton aboutirait à donner à 34 sénateurs (les démocrates sont 45 à la Chambre haute) une minorité de blocage contre tout jugement du président Clinton. Dans ces conditions, on n’exclut plus à la Maison-Blanche que le procès puisse se prolonger sur plusieurs semaines. C’est la première fois en 130 ans qu’un président sera jugé au Sénat. Les 100 sénateurs, qui joueront à la fois le rôle de juges et jury, sont conscients de l’importance historique de la procédure, même s’ils conviennent qu’un vote en faveur de la destitution de Bill Clinton est quasiment exclu, douze démocrates devant mathématiquement voter avec les 55 républicains pour le chasser du pouvoir.