Les habitants de Zouk en appellent à Bkerké

Les habitants de Zouk Mikhaël protestent contre la promulgation d’un décret en vertu duquel l’État exproprie 350 biens-fonds de cette localité. Une délégation des habitants de Zouk s’est rendue à Bkerké pour présenter ses doléances au patriarche et solliciter son intervention auprès des autorités concernées afin qu’elles retirent le décret. Mgr Sfeir a répondu en promettant de soulever la question avec les parties concernées, non sans avoir auparavant exprimé ses regrets devant «la multiplication de ce genre de plaintes». «Nous espérons, a-t-il dit, que c’est l’intérêt public et non pas privé qui est escompté» à travers les expropriations. «Nous aspirons au progrès. Nous souhaitons que les routes soient élargies et que les villages soient réaménagés, mais de manière à ne pas porter préjudice aux propriétaires de terrains privés. Il faut parvenir à concilier l’intérêt du propriétaire et celui de la municipalité», a-t-il fait valoir. Devant une délégation du village de Aïn Ebel, dans la bande frontalière, Mgr Sfeir a affirmé comprendre que les habitants d’un village occupé puissent «aller travailler dans un endroit où ils ne voudraient pas se rendre normalement pour pouvoir assurer leur gagne-pain». Le prélat répondait ainsi à la délégation qui lui expliquait les conditions dans lesquelles les habitants de Aïn Ebel vivent et qui lui faisait part de son intention de présenter aux autorités un mémorandum exposant la situation des habitants de ce village dont «des milliers sont poursuivis pour collaboration avec l’ennemi». Vendredi, le patriarche Sfeir a reçu les ministres Sleiman Traboulsi, (Ressources hydrauliques et électriques) et Nasser Saïdi, (Économie), qui a affirmé à sa sortie de Bkerké avoir passé en revue avec le patriarche la situation économique dans le pays. M. Saïdi a mis l’accent dans ce cadre sur la nécessité de soutenir les secteurs productifs et de venir en aide particulièrement aux institutions agricoles, en leur accordant des prêts à long terme. Cette mesure est susceptible, selon lui, de dynamiser le secteur agricole et de barrer la route devant l’exode rural.