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Actualités - REPORTAGE

Correspondance Freud : une expo explosive au Congrès

On a failli en venir aux mains, aux cris de «Freud, c’est génial!» ou «Freud, c’est de la fraude!»... Une véritable bataille d’Hernani que cette exposition sur le père de la psychanalyse, organisée par la prestigieuse «Librairie» (bibliothèque) du Congrès, qui devait avoir lieu il y a trois ans et qui ne s’est ouverte qu’en octobre dernier. Ont également collaboré aux préparatifs, le «Freud Museum» de Londres et le «Sigmund Freud Museum» de Vienne. Intitulée «Sigmund Freud : conflict and culture», cette exposition avait soulevé l’ire du clan antifreudien qui trouvait qu’elle était purement apologétique, qu’elle occultait les failles et l’aspect négatif des travaux du savant. Une cinquantaine d’experts américains en la matière, dont la féministe Gloria Steinhem, avaient signé un manifeste exprimant leurs objections. Leur prise de position avait été prise en considération, et certains d’entre eux ont été invités à donner leur point de vue dans le livre — catalogue édité pour la circonstance. Aujourd’hui donc, on peut découvrir la pensée de Freud et l’influence de la psychanalyse sur le XXe siècle à travers un nombre impressionnant de documents), appartenant pour la plupart à la Librairie du Congrès, qui possède la plus grande partie des archives de Freud. L’exposition donne ainsi à voir des milliers de documents (lettres, photographies, 90 films documentaires), des peintures, des gravures, des objets personnels. Remarqué, entre autres, un autoportrait de l’un des malades de Freud, Sergei Pankejeff, connu sous le nom de «l’homme loup», de même qu’une peinture représentant des loups dans un arbre et portant la signature de Pankejeff. Et, ça et là trônent des œuvres d’art antique ayant appartenu à Freud, qui aimait à les collectionner. Il y a également la reproduction du célèbre divan, recouvert d’un tapis, sur lequel s’étendaient les clients. Autre curiosité de l’exposition, deux petites enveloppes qui, autrefois, contenaient une cocaïne médicale concoctée par Freud. À noter que le FBI a demandé que la poudre blanche ne fasse pas partie de l’exposition. Cette exposition a été divisée en trois espaces. Le premier, qui s’intitule «Les années de formation», donne à voir le développement intellectuel de Freud dans son environnement viennois de la fin du XIXe siècle (familial, politique et culturel). Le deuxième est consacré aux concepts de la théorie psychanalytique (interprétation des rêves et des répressions et le traitement de ses cas les plus connus). De là, on passe à l’application de ses idées et de ses techniques, à la compréhension de la dynamique et des problèmes de la civilisation contemporaine. Dans cette dernière section ont été regroupés les points de vue de ceux qui contestent et dénoncent les recherches et les conclusions qui ont mis l’inconscient en vedette. Cette remise en question, qui a été le lot de Freud durant son vivant, est toujours aussi aiguë. Et ce, en dépit de l’extraordinaire évolution de la médecine psychique. Aujourd’hui, fait remarquer un historien américain de la médecine, nous vivons en plein dans l’âge de la pharmacologie. Ainsi, les thérapies par les pilules prennent largement le pas sur les «cures parlantes». Et pourtant, consciemment ou inconsciemment, on continue à revisiter la carte du tréfonds de l’être humain que Freud a tracée. Après Washington, l’exposition organisée par la Librairie du Congrès se transportera à New York, à Vienne, en Californie et au Brésil.
On a failli en venir aux mains, aux cris de «Freud, c’est génial!» ou «Freud, c’est de la fraude!»... Une véritable bataille d’Hernani que cette exposition sur le père de la psychanalyse, organisée par la prestigieuse «Librairie» (bibliothèque) du Congrès, qui devait avoir lieu il y a trois ans et qui ne s’est ouverte qu’en octobre dernier. Ont également collaboré aux...