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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Colloque international sur la dynamique vincentienne Charité et droits de l'homme vont de pair

Un colloque international sur le thème «Charité et droits de l’homme» a débuté hier au palais de l’UNESCO à l’occasion du 150e anniversaire de la fondation de la province du Proche-Orient des Filles de la Charité. Pendant trois jours, les participants au colloque vont pouvoir partager avec les Filles de la Charité les résultats de leurs réflexions en vue de «réanimer la confrontation entre la dynamique vincentienne de charité et de fraternité et celle des droits de l’homme, jusqu’à découvrir les liens fonciers qui les unissent»... Au cours de la première journée du colloque, deux sujets ont été soulevés. Le premier débat, présidé par sœur Marie-Claire Saad, visitatrice de la province du Proche-Orient des Filles de la Charité, a porté sur «la charité depuis Saint-Vincent-de-Paul jusqu’à l’ère technologique». Dans le but de «réannoncer la charité, comme lien spirituel et humain, qui fonde l’acte d’assistance et qui favorise un projet de société basé sur la fraternité au seuil du XXIe siècle», trois intervenants ont exploré trois dimensions différentes. Père Anton Stres, consulteur du Conseil pontifical «Justice et Paix» à Rome, a insisté sur «la dimension spirituelle de la charité». Père Stres a invité l’audience à «corriger et rectifier (sa) conception de l’amour», et ce «d’après (l’)expérience de Dieu». L’amour que Dieu a pour ses créatures est «gratuit, surabondant et inconditionnel», a-t-il déclaré. Et d’ajouter: «Le caractère inconditionnel de l’amour de Dieu pour tout homme est la racine théologique de sa dignité. Et comme cet amour est inconditionnel, les droits de l’homme sont inconditionnels eux aussi». De son côté, M. Mounir Chamoun, vice-recteur à la Recherche de l’Université Saint-Joseph, a évoqué «la dimension psychologique de la charité». «Rien dans l’homme n’est moins orienté vers la charité que sa nature», a déclaré M. Chamoun. C’est que «la nature humaine renferme autant de forces égoïstes et autant de pulsions dirigées vers la haine que vers l’amour», précise M. Chamoun. M. Bernard Ginisty, président du directoire du «Témoignage Chrétien», s’est penché sur «la dimension sociale de la charité». Il s’est efforcé de démontrer que la notion de «justice» ne s’oppose pas à celle de «charité». Bien au contraire, «le dynamisme de la fraternité a été créateur de droits», insiste-t-il, tant au «plan spirituel» qu’au niveau «philosophique, politique et social». Les droits de l’homme Le second sujet du débat a eu pour thème «150 ans après Saint-Vincent-de-Paul, les droits de l’homme». Deux intervenants, M. Joël Romain, rédacteur en chef de la revue «Esprit», et M. Guy Aurenche, avocat à la Cour d’appel de Paris, ont «retracé la genèse du concept de droit, ses concrétisations dans les Chartes des droits de l’homme et les applications qui en découlent». M. Roman a soulevé le problème de «la dynamique des droits de l’homme ou la marche vers l’égalité». Tout en évoquant le «mouvement à la fois historique et théorique qui a porté les droits de l’homme», M. Roman a insisté sur «les contradictions qui sont derrière ces dynamiques vécues»: l Contradiction entre les droits de l’homme comme droit de l’individu universel. l L’individualisme et les problèmes qu’il suscite, y compris les contradictions en terme de droits de l’homme. l La logique des identités qui pointent aujourd’hui. Comment ceci se traduit-il en terme de droits de l’homme? Et comment peut-on arriver à faire une lecture des droits de l’homme en terme de reconnaissance et pas simplement en terme d’émancipation? Quant à M. Aurenche, il s’est penché sur le problème de l’activation de «la dynamique des droits de l’homme». «Le droit n’existe qu’en fonction de la lutte qu’on mène en sa faveur», a-t-il dit. «Les droits de l’homme sont des réactions d’hommes, de femmes ou d’enfants contre tout ce qui est inacceptable», précise-t-il. Et de conclure: «Je crois qu’il y a un au-delà des droits de l’homme, à travers l’hymne de charité que Saint-Vincent-de-Paul nous donne... (celui) de prendre le risque de donner sa vie, c’est-à-dire se laisser, petit à petit, se prendre dans l’autre, à la rencontre de l’autre».
Un colloque international sur le thème «Charité et droits de l’homme» a débuté hier au palais de l’UNESCO à l’occasion du 150e anniversaire de la fondation de la province du Proche-Orient des Filles de la Charité. Pendant trois jours, les participants au colloque vont pouvoir partager avec les Filles de la Charité les résultats de leurs réflexions en vue de «réanimer la...