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Actualités - CHRONOLOGIE

La 23e Nuit des Césars : une comédie, des chansons, des piques et des rires (photo)

Le cinéma d’auteur avec Alain Resnais, et le cinéma populaire avec Luc Besson, se sont trouvés réunis samedi pour leur consécration lors de la 23e Nuit des Césars qui a rassemblé au Théâtre des Champs Elysées, à Paris, une partie seulement de la famille du cinéma français. Deux stars américaines, Clint Eastwood et Michael Douglas, sont venus recevoir un César d’honneur ainsi que le cinéaste suisse Jean-Luc Godard, mais les stars françaises ne se bousculaient pas dans la salle. La vedette la plus attendue par les fans à l’extérieur du théâtre était d’ailleurs Johnny Hallyday, venu remettre une des célèbres compressions du sculpteur César à Jean-Luc Godard à l’occasion des 40 ans de la Nouvelle Vague. Juliette Binoche, la plus jeune présidente de l’histoire des Césars, a pourtant bien lancé la soirée en exhortant son auditoire— «vous êtes ma famille» — à «faire des films qui brûlent, des films qui glacent, pas des films tièdes, des films qui émerveillent, des films qui éveillent... On a besoin de sourire, on a besoin d’y croire, on a besoin d’aller plus loin ensemble sur le même chemin», a-t-elle dit. «On connaît la chanson» avec ses sept trophées sur douze nominations, en particulier pour les «Jabac» (Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri) et pour André Dussolier, sacré meilleur acteur, a logiquement triomphé. Avec cette comédie, le vétéran Alain Resnais (75 ans) remporte pour la troisième fois le César du meilleur film et surtout gagne un public populaire en sortant du ghetto du cinéma d’auteur et en attirant plus de deux millions de spectateurs. Pour sa part, Luc Besson qui fêtera ses 39 ans dans quelques jours, obtient enfin la consécration des professionnels de l’Académie des arts et techniques du cinéma, le collège électoral, avec le César du meilleur réalisateur. Même s’il eût été logique — mais moins diplomatique — que les trophées du meilleur film et du meilleur réalisateur soient associés. Luc Besson, champion du box-office avec 7,5 millions d’entrées en 97 et chef de file d’une nouvelle génération de cinéastes, a déclaré qu’il aimerait partager sa compression avec deux autres réalisateurs, Jean-Pierre Jeunet (Alien, la Résurrection) et Ian Kounen, dont le film «Doberman» avait été descendu en flammes par certains critiques. Les autres films ont dû se contenter de la portion congrue, à part «Marius et Jeannette», le conte de l’Estaque de Robert Guediguian qui a valu à sa femme Ariane Ascaride, au bord des larmes, d’être sacrée meilleure actrice. «Western», «Le Bossu» et «Nettoyage à sec» ont chacun eu un César tandis que «Le Cousin» d’Alain Corneaux repartait les mains vides. AMI ou ennemi! Parmi les temps forts de la soirée, il y eut l’intervention de Brigitte Fossey contre le projet d’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI), actuellement négocié au sein de l’OCDE: «L’AMI n’est pas un ami, l’ami est notre ennemi». Il y eut l’émotion de Jean-Luc Godard qui a rendu hommage au mouvement lancé par les jeunes cinéastes en faveur des étrangers et des sans-papiers. Durant ces 2h30, il y eut forcément beaucoup d’applaudissements de la salle debout pour Clint Eastwood, s’efforçant courageusement de lire un texte en français, et Michael Douglas, réussissant brillamment son examen de passage dans la langue de Molière. Il y eut aussi pas mal de piques au cours de cette réunion de «la grande famille du cinéma». Antoine de Caunes, le maître de cérémonie, a souligné l’absence de quelques-unes des plus grandes stars françaises: Sophie, Isabelle, Catherine... Patrice Leconte, remettant le César du meilleur réalisateur, a épinglé l’absence de Bertrand Tavernier avec lequel il avait dû partager l’an dernier le trophée du meilleur film. «Je le remercie de m’avoir laissé tout seul aujourd’hui comme j’aurais aimé l’être l’année dernière», a-t-il dit. Et Jean-Pierre Bacri a regretté que la salle ne se lève que pour saluer les stars américaines et pas pour la présidente Juliette Binoche. (AFP)
Le cinéma d’auteur avec Alain Resnais, et le cinéma populaire avec Luc Besson, se sont trouvés réunis samedi pour leur consécration lors de la 23e Nuit des Césars qui a rassemblé au Théâtre des Champs Elysées, à Paris, une partie seulement de la famille du cinéma français. Deux stars américaines, Clint Eastwood et Michael Douglas, sont venus recevoir un César d’honneur ainsi...