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Actualités - CHRONOLOGIE

Persistance des tourments des monnaies asiatiques

La situation continuait de se détériorer mercredi pour les monnaies asiatiques et il semble qu’elles ne puissent compter sur aucun répit dans un avenir proche. «Ça bouge beaucoup en ce moment. J’arrive le matin et je n’en crois pas mes yeux au vu des cours qui s’affichent. Je vais déjeuner et au retour c’est encore pire», commente un cambiste de Singapour. Face à cette situation, aggravée par l’illiquidité des marchés en dollars, les banques centrales se trouvent apparemment désarmées. D’autant que la débâcle s’étend des changes aux bourses où de nouveaux seuils de soutien sont enfoncés. Cela dit, Tokyo a sauvé les meubles en affichant un gain de 0,88% en clôture. Les marchés des matières premières souffrent pareillement en Asie. Les cours du brut notamment chutent car une offre abondante ne rencontre pas une demande équivalente. En outre, la crise financière tempère sensiblement la demande de métaux industriels tels que le cuivre par exemple. L’or est tombé à son niveau le plus bas depuis 1979, à 281,80 dollars l’once mardi à Londres. Les négociants en céréales font valoir que l’Asie, grande consommatrice de blé et de fourrages américains, resserrera sa ceinture d’un cran. Au lendemain de la présentation par le président Suharto d’un budget 1998/99 jugé décevant, la roupie indonésienne a touché un nouveau plancher de 8.450 par dollar US avant de remonter à 8.200/8.300 en fin de journée contre 7.500/7.900 en ouverture. Les analystes observent que les prévisions de Djakarta (croissance de 4,0%, inflation de 9,0%, parité roupie/dollar de 4.000, augmentation des recettes fiscales) ne tiendront pas la route compte tenu de l’acuité de la crise financière. Tout le monde demande du dollar, note un cambiste, que ce soient les entreprises, les banques, les spéculateurs ou le particulier. Agir de façon décisive Même tourment pour le ringgit malaisien, tombé à 4,7250/350 par dollar US, soit une chute de plus de 8,0% par rapport à mardi fin de journée (4,3325). La Banque centrale (Bank Negara Malaysia) est intervenue en vendant du dollar à partir de 4,8000, faisant remonter le ringgit à 4,5900/6000 en fin de journée. Le baht thaïlandais a enfoncé le seuil de 53,00 par dollar, bien que Bangkok ait décidé de réduire le temps de détention de dollars par les exportateurs avant rapatriement. Il se traitait à 53,10/30 en fin de journée contre 52,05/35 mardi. Sur les marchés étrangers, sa chute était encore plus prononcée, à 54, 10/30 contre 52,35/65. Le dollar de Singapour ne tire pas davantage son épingle du jeu, puisqu’il a reculé à 1,7850 par dollar US contre 1,7345/85 mardi. Et ce en dépit de déclarations exceptionnellement engagées de l’Autorité monétaire (MAS). Elle a fait savoir à Reuter qu’elle se tenait prête «à agir de façon décisive contre toute attaque spéculative sur le dollar de Singapour». Le peso philippin, pas davantage épargné par la tourmente, a cependant un peu redressé la tête, après un plus bas d’ouverture de 46,50/dollar US. Il se traitait à 45,05/55 contre 45,209 mardi, la Banque centrale ayant décidé de porter le JJ de 11 à 12%. Mais en fait, expliquent les cambistes, ce n’est pas tant cette décision que les forwards proposés par les banques de dépôt qui ont remonté le peso. Relativement immunisé Le dollar de Taïwan, déjà bien entamé mardi, a souffert un peu plus mercredi en enfonçant le seuil des 34 par dollar US pour se retrouver à 34,36/39, des niveaux qu’il n’avait plus visités depuis dix ans. Taïwan a annoncé, ce qui est peu courant, un déficit commercial de 80,1 millions de dollars US en décembre, imputable aux importations d’avions civils. Le dollar de Hong Kong en revanche a tenu sur le seuil de 7,75 contre dollar US. Les cambistes disent que l’Autorité monétaire locale semble proposer des liquidités à court terme pour détendre les taux monétaires et donner un coup de fouet à un marché boursier là encore mal en point. Le won sud-coréen, qui avait progressé mardi, semble relativement immunisé. Il a toutefois rétrogradé par rapport à un pic de 1.680 par dollar US, les anticipations d’une demande d’importation près de 1.600 l’emportant sur le fait constaté d’un afflux de placements étrangers sur la place de Séoul. Il se traitait en fin de journée à 1.780 contre 1.742 mardi. Le dollar australien a pour sa part coulé à son plus bas niveau depuis 11 ans, s’affichant à 0,6327/32 contre 0,6345/50. Les cambistes pensent que le seuil de 0,6320 ne tiendra pas sauf si le yen se stabilise. Le dollar néo-zélandais a nettement reculé lui aussi, à 0,5622/29 contre 0,5674/81. A Tokyo, les craintes d’une intervention en faveur du yen ont eu raison du dollar, au moins provisoirement. En fin de journée, le billet vert se traitait à 133,30/35 yens contre 133,48/58 mardi à New York, après un pic de séance de 134,45. (Reuters)
La situation continuait de se détériorer mercredi pour les monnaies asiatiques et il semble qu’elles ne puissent compter sur aucun répit dans un avenir proche. «Ça bouge beaucoup en ce moment. J’arrive le matin et je n’en crois pas mes yeux au vu des cours qui s’affichent. Je vais déjeuner et au retour c’est encore pire», commente un cambiste de Singapour. Face à cette...