Joseph Bahout a ensuite détaillé les onze contributions à l’ouvrage: Waddah Charara a dirigé une enquête sur le terrain sur les divorcées de Hay el-Lija à l’ouest de la capitale. Il en a tiré des conclusions sur les «sociologies du critère d’individualisation et ses limites dans un nouveau milieu urbain». Hoda Kassatly s’est penchée sur «la politisation des rites funéraires: légitimation d’un nouvel ordre social», à partir de l’exemple de Kfar Hatta, village chiite des régions frontalières. Agnès Favier a analysé la mobilisation étudiante dans les milieux universitaires des années 60 et 70. Melhem Chaoul a cherché à déterminer les différentes formes de la vie publique véhiculée par les médias. Chawkat Ishtaï s’est intéressé à l’engagement politique des jeunes chez les Kataëb et au parti communiste. Paul Tabar a parlé du «Mouvement de la jeunesse zghortiote, une association civile en confrontation avec le pouvoir clanique». Hassane Hamdane a planché sur les relations «en crise» entre l’Etat et le mouvement syndical. Ahmad Baalbaki a défini les dynamiques de l’encadrement social dans les villages du caza d’Aley. Khaled Ziadé a établi son étude sur le lien entre famille et politique à Tripoli. Chawki Douayhi a établi «une introduction à l’étude des associations de quartier à Beyrouth». Et, enfin, Joseph Bahout a abordé le thème des «élites parlementaires libanaises de 1996», à travers une étude de la composition du Parlement issu des dernières élections.
L’ouvrage tourne autour de trois partis-pris de traitement: «Le politique et le pouvoir ont été considérés comme un champ au sein duquel se forment, s’échangent et se confrontent les valeurs et les ressources de la collectivité»; «c’est au coeur même de la zone d’ombre entre public et privé que naît le politique»; «Etat, société civile, liens communautaires sont les multiples faces du pouvoir. Ce qu’il s’agit de saisir, ce sont surtout les lieux et les modalités de passage entre sociabilité, civilité et citoyenneté d’une part et entre communauté, nationalité et citoyenneté de l’autre».
Chawky Douayhi a, pour sa part, abordé les questions de méthodologie. Il a souligné qu’«au-delà de la composition du livre en deux parties, il s’agit de savoir comment le chantier a été construit». Douayhi a relevé que «le politique est diffus, il ne se limite pas aux instances formelles».
Il a ensuite précisé que le choix des sujets avait été libre, mais qu’il devait répondre à deux exigences: «Il devait s’inscrire dans une problématique et il devait être le résultat d’une méthode d’enquête sur le terrain. Nous avions le souci d’éviter les généralités et de recueillir de nouvelles données». Il a dit que «des auteurs ont quitté en cours de route. Leurs travaux ne collaient pas avec la problématique de notre travail». Il a constaté «la difficulté du travail collectif au Liban».
A.G.
Les plus commentés
La mort de Raïssi : enjeux et conséquences
Les médias iraniens annoncent la mort du président Raïssi dans un accident d'hélicoptère
Mort de Raïssi : un deuil de trois jours décrété au Liban