Blotti dans les dunes, à cinq kilomètres de la plage, le centre compte 80 chambres pour 250 lits répartis dans d’austères bâtiments couleur sable, une chapelle et un dancing. Il accueille durant l’été de nombreuses familles d’origine polonaise. «On vient ici pour la convivialité, les bons repas, mais aussi pour des raisons sentimentales», explique le père Joseph Kuroczychi, directeur du centre depuis 15 ans.
En 1947, des prêtres polonais de la congrégation des Oblats de Marie Immaculée achètent cinq hectares de sable et de dunes, à 47 centimes le mètre carré. Les mineurs polonais installés depuis les années 30 dans les corons du Nord-Pas-de Calais profitent en famille de l’iode et du microclimat de Stella-Plage et dorment sous la tente. En 1954, les prêtres récupèrent pour leurs pensionnaires des baraquements en bois de l’armée américaine. «Ils dormaient à deux familles par chambre, avec un paravent au milieu», raconte Marek Szalamacha, 46 ans, responsable de l’animation et fils de mineur.
En 1961, le centre peut s’enorgueillir de son premier bâtiment en dur, construit bénévolement par les mineurs pendant leurs vacances. «Les toilettes n’étaient plus dans le jardin: pour eux, c’était l’Amérique», sourit le père Joseph. «Tout le monde se connaissait, Stella Maris était le passage obligé de l’immigration polonaise», se souvient Marek Szalamacha.
Aujourd’hui, les fils d’immigrés polonais ne sont plus les seuls clients, mais la pension complète ne coûte toujours que 198 francs. En outre les activités sont gratuites. Stella Maris accueille désormais 4.000 personnes par an et de plus en plus de classes de mer et de séminaires, notamment hors saison.
Au programme de l’été, plage, ping-pong, tennis, pétanque, gymnastique, vélo… Mais les gourmets peuvent aussi se régaler avec les pâtisseries polonaises midi et soir. Quant aux catholiques pratiquants ils ont à leur disposition une jolie chapelle avec trois messes le dimanche et deux les jours de semaine.
Avec ses tables de haut en formica façon loupe de noyer bien alignées, ses guirlandes en papier, ses ballons au plafond et son flipper, le dancing affiche complet chaque soir d’été. L’entrée est gratuite, la bière à 13 francs et on danse sur des séries alternées de polka, valse, tango, farandole, mais aussi de dance et de rock.
«Jusqu’à 23h00, la clientèle est surtout celle du centre, après il y a les jeunes branchés du Touquet amateurs de musette qui débarquent», dit fièrement Marek, qui fait le disc-jockey.
Edouard, juriste d’entreprise parisien et ancien élève d’un internat polonais du Pas-de-Calais, vient chaque été depuis six ans avec son fils de 10 ans et son épouse: «Quand j’étais petit, tous mes copains de classe parlaient de Stella Maris. Quand j’ai eu un fils, j’ai voulu venir ici avec lui», explique-t-il.
Depuis plusieurs années, des familles envoyées par les caisses d’allocations familiales découvrent aussi le centre. «Stella Maris doit rester ouvert aux démunis, même si ce ne sont plus des Polonais», répète le père Joseph. (AFP)
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