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Actualités - CHRONOLOGIE

A la veille d'un second tour pour lequel la gauche est donnée gagnante Le coup de Poker de Chirac : un ticket Seguin-Madelin (photo)

Un coup de poker: tel est le jugement porté par l’ensemble des observateurs à l’annonce de l’intronisation à la hâte d’un «ticket» Philippe Séguin-Alain Madelin, désormais chargé de mener la bataille du second tour des législatives françaises. Mais à en croire les pronostics et les sondages, tout peut-être s’est déjà joué dimanche dernier, à l’occasion du premier tour, au cours duquel la majorité sortante a été rejetée à son plus faible niveau depuis le début de la Ve République: moins de 30% des voix — 36,5% avec l’apport des divers droite .

Quel que soit le verdict des urnes, une «union nationale» s’est dégagée en France en faveur d’une «interprétation souple» du traité de Maastricht, pour le passage à l’euro, le plus grand défi européen du tournant du siècle.
Incarnant un «gaullisme social» l’euro-prudent Philippe Séguin, 54 ans, président de l’Assemblée nationale sortante, a fait équipe dans l’ultime ligne droite, avec son opposé euro-optimiste, l’ultra-libéral Alain Madelin, 54 ans.
C’est le président Jacques Chirac qui les a adoubés mercredi par un coup de téléphone avant un meeting commun en province, et deux jours après le «harakiri» de l’impopulaire premier ministre Alain Juppé.
Mais les voix discordantes de grands ténors de droite,comme celle de François Léotard, patron de l’UDF, se sont fait immédiatement entendre, au risque de torpiller l’opération «couple providentiel» de la dernière minute.
M. Chirac, élu en 1995 pour sept ans, a exhorté les Français à reconduire la majorité sortante, sans dramatiser une éventuelle «cohabitation» avec un premier ministre socialiste, à l’évidence Lionel Jospin.
Chef du parti socialiste, M. Jospin, 59 ans, a ironisé sur l’«attelage baroque» Séguin-Madelin du «moins social et du plus anti-européen», affirmant que ce «duo improbable ajoute au théâtre de la confusion».
«Rien n’est fait» mais la dynamique favorable à la gauche au premier tour, «ne devrait pas s’inverser» a estimé M. Jospin dans un entretien au quotidien «Le Monde».
Des sondages, interdits de publication sur le territoire français, ont recommencé à circuler, via Internet, donnant tous un clair avantage à la gauche qui aurait plus que les 289 sièges requis pour avoir la majorité.
Selon un sondage CSA consultable à partir du site Internet du quotidien suisse «La Tribune» de Genève, le Parti socialiste et ses alliés non-communistes remporteraient 283 sièges. Le Parti communiste en aurait 32. 260 sièges iraient à la coalition de droite.
Selon un autre sondage Sofres, le Parti socialiste et ses alliés non-communistes obtiendraient la majorité absolue des sièges avec 290 et 295 sièges, sans l’appoint du Parti communiste qui obtiendrait 30 sièges.
Avant sa dissolution surprise par M. Chirac, le 21 avril, la coalition des gaullistes RPR et des centristes UDF détenait les quatre-cinquièmes des 577 sièges de l’Assemblée nationale, la Chambre Basse.
La baisse de la Bourse de Paris (3,63% mercredi) a été limitée à 0,15% jeudi, alors que le franc subissait des pressions, franchissant le seuil des 3,38 FF pour un mark.
«Il est clair que si la droite sort vainqueur, les marchés salueront ce résultat», a indiqué Svenja Nehls, économiste à la Deutsche Bank à Paris.
En cette fin de campagne, où les coups de théâtre alternent avec de vives attaques personnelles, un consensus s’est dégagé sur la question clef de l’euro qui semblait opposer initialement les deux camps.
La majorité de droite sortante est désormais acquise à une interprétation plus souple des critères d’entrée de la monnaie unique inscrits dans le traité de Maastricht, a déclaré jeudi M. Sarkozy, ancien ministre gaulliste.
«On ne va pas refuser la monnaie unique parce que l’on ne serait pas exactement à 3% (de déficits publics par rapport au PIB), a-t-il déclaré devant des journalistes.
Ainsi la gauche, qui s’affichait «euro-prudente» et la droite, qui se disait intransigeante sur les critères, se sont retrouvés sur une position de compromis que défendrait la France dans les négociations au sein des «Quinze» avant le passage, début 1999, à l’euro.
Un coup de poker: tel est le jugement porté par l’ensemble des observateurs à l’annonce de l’intronisation à la hâte d’un «ticket» Philippe Séguin-Alain Madelin, désormais chargé de mener la bataille du second tour des législatives françaises. Mais à en croire les pronostics et les sondages, tout peut-être s’est déjà joué dimanche dernier, à l’occasion du premier...