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Actualités - REPORTAGE

La guerre des PV bat son plein entre l'ONU et New York

NEW YORK — De Sylviane ZEHIL

Tout a commencé par une histoire banale de contraventions impayées. L’orage vient d’éclater et atteint son paroxysme le jeudi dernier. La prochaine réunion de l’assemblée générale des Nations Unies sera-t-elle consacrée à cette affaire? Les diplomates finiront-ils par avoir gain de cause?
Forts de leur immunité, les diplomates accrédités auprès de l’ONU garent leur voiture comme bon leur semble, refusant même de payer les parkmètres. Le maire de New York va-t-il mettre le hola? Connu par sa témérité et son entêtement, Rudolph Giuliani décide de sévir. La protestation véhémente des diplomates qui refusent énergiquement de payer les contredanses, l’indignation du département d’Etat américain devant l’entêtement du maire de New York et la menace de porter cette affaire à La Haye enflamment les esprits, et risquent de mettre en péril la présence même du siège de l’ONU sur le sol américain. De la comédie à la tragédie, le fil semble ténu.
Les membres des Nations Unies menacent de pâtir. «Le siège des Nations Unies est le site le plus cher du monde. On pourrait, sans problème, bâtir à sa place des hôtels et appartements de grand standing, ou installer des institutions gouvernementales. Au lieu de régler les conflits mondiaux et résoudre les violations des droits de l’homme, l’ONU ergote sur ces contraventions», réagit le maire de New York.
Ce dernier lance une pichenette à l’endroit du département d’Etat, il y a un mois, lors d’une cérémonie officielle, a signé un accord avec la ville de New York forçant les diplomates à régler leurs dûs sous peine de se voir refuser le renouvellement de leurs plaques d’immatriculation. Mais les réactions violentes exprimant l’outrage des diplomates qui en ont découlé ont provoqué la remise en question de l’accord.
L’administration de Clinton se trouve sous la pression des Nations Unies. Pour les diplomates, cet accord viole leur immunité. L’ONU, de son côté, pense qu’il n’est pas en harmonie avec la loi internationale. Le secrétaire général, M. Kofi Anan, demande aux Etats-Unis de prendre ce problème en considération. La ville de New York va-t-elle passer l’éponge?
Une affaires si banale devient une affaire internationale. Le Comité des Nations Unies pour les relations avec le pays hôte «Committee on Relations with the Host Country) vient de décider de soulever la question à la prochaine réunion de l’assemblée générale, et de porter l’affaire devant la Cour internationale de justice. Après trois heures de délibérations, le comité a voté: 13 pays ont voté pour le renvoi de ce sujet à l’assemblée générale, les Etats-Unis ont voté contre, et la Grande-Bretagne s’est abstenue.
Las des abus des diplomates et en dépit du fait que l’ONU contribue pour plus de 3 milliards de dollars à l’accroissement de l’économie locale, les New-Yorkais montrent peu de sympathie à leur égard et assistent avec amusement au déroulement de cette affaire.
NEW YORK — De Sylviane ZEHILTout a commencé par une histoire banale de contraventions impayées. L’orage vient d’éclater et atteint son paroxysme le jeudi dernier. La prochaine réunion de l’assemblée générale des Nations Unies sera-t-elle consacrée à cette affaire? Les diplomates finiront-ils par avoir gain de cause?Forts de leur immunité, les diplomates accrédités auprès de...