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Nos Lecteurs ont la Parole

Saint Maron, le père d’une nation

Ce qui paraît le plus extraordinaire, le plus significatif au cours de ces vingt siècles passés, c'est que malgré les ouragans dévastateurs, les persécutions, les tsunamis, les schismes, les tremblements de terre, les guerres de religion et les guerres idéologiques, le grain de sénevé mis en terre sur les collines galiléennes est devenu l'aube immense que nous voyons, ressentons, côtoyons, méditons, lisons et relisons : l'histoire de la sainteté. La véritable histoire de l'église est celle de la « sainteté ».
Ces saints - hommes et femmes - apparaissent en tous les lieux et à toutes les époques. On dirait même que, selon une loi informulée mais absolue, la sainteté surgit précisément là où elle est nécessaire et sans les aspects mêmes où elle peut être la plus efficace. La promesse du Christ a été tenue : « Je suis avec vous jusqu'à la fin du monde. » C'est par les saints du Christ qu'elle est tenue. Imagine-t-on ce que serait l'histoire de notre civilisation si l'on supprimait tous ces saints, toutes ces saintes dont les noms sont si familiers à notre mémoire !
De nombreux points restent obscurs dans l'histoire du début de l'Église maronite. Celle-ci doit son nom à saint Maron, un moine anachorète (religieux qui vit dans le désert) du IVe siècle. Après avoir reçu une formation littéraire grecque et syriaque, il se rendit à Antioche où il connut saint Jean Chrysostome (en grec : bouche d'or) dont il devint l'ami. Il se retire ensuite sur les bords de l'Oronte (aujourd'hui en Syrie). Il mène une vie austère de prières, de sacrifices et d'apostolat. On ne peut pas être l'ami de saint Chrysostome sans être imprégné de son génie et sans avoir soi-même le même feu pour étendre le règne du Seigneur. En général, les grands saints vivent cachés, dans l'humilité et l'effacement. Ce sont leurs disciples qui parlent d'eux et perpétuent la tradition.

Parallèle
Saint Maron comme saint Marcellin Champagnat a fait des merveilles. Après une vie de sacrifices, il mourut « épuisé » au service du Seigneur vers l'an 410. Saint Marcellin Champagnat a lui aussi vécu une courte vie, dans le dévouement, le service pastoral, le travail, la modestie et au service de l'éducation de la jeunesse. Le premier fonde une église érigée en son nom qui devient un lieu de pèlerinage. Ses disciples peuplaient déjà les vallées et les grottes de la région pour se constituer en ordre religieux une cinquantaine d'années après sa mort. Le second, saint Marcellin Champagnat, meurt en 1840 aussi, épuisé comme le premier, à l'âge de cinquante et un ans, après avoir fondé en France la Congrégation des frères maristes. Main dans la main avec ses disciples, il l'a placé sous l'égide de la Sainte-Vierge et au service de l'Église.
Les disciples de saint Maron construisent un grand couvent appelé « Beit Maroun ». C'est le noyau primitif de la communauté maronite. Les disciples de saint Champagnat érigent école sur école et s'étendent dans les cinq continents. Ce sont des pierres et sur ces pierres le Christ continue à fonder Son Église.
Au VIIIe siècle, les maronites, lors de la vacance du siège patriarcal d'Antioche, se donnèrent un patriarche, avec le titre de patriarche d'Antioche et de tout l'Orient. L'Église maronite s'organisa alors sur le modèle du monastère. Le patriarche était le seul supérieur, de qui dépendraient le clergé et le peuple. Grâce à cette « centralisation », l'Église maronite a créé sa cohésion interne sans se dissoudre.

La réorganisation de l'Église maronite
L'Église maronite reprit ses relations avec Rome au XVIe siècle. La fondation du Collège maronite de Rome en 1584 contribue au rapprochement des deux Églises romaine et maronite ; les élèves de ce collège jouèrent le rôle de tête de pont entre le mouvement d'union de l'Orient avec Rome. Les maronites, qui ont préservé le catholicisme en Orient, auraient inspiré et auraient été à l'origine de la constitution des Églises catholiques melkite, arménienne et syrienne.
En 1736, un synode libanais, véritable Concile de l'Église maronite, tenta d'imposer certaines réformes préparées par un prélat romain d'origine maronite. Les « canons » (principes de règles strictes) adoptés portèrent sur la foi, les fêtes et les jeûnes, les sacrements, la hiérarchie et sur les églises, les monastères et les écoles. Une partie de ces décisions était d'inspiration latine, surtout en matière de sacrements.
Les maronites ont conscience, non seulement d'avoir aidé au maintien du catholicisme en Orient, mais aussi d'avoir joué un rôle important dans la renaissance du monde arabe à l'époque contemporaine. Cette renaissance est, dans une grande mesure, le fait des chrétiens libanais.
Ce qui paraît le plus extraordinaire, le plus significatif au cours de ces vingt siècles passés, c'est que malgré les ouragans dévastateurs, les persécutions, les tsunamis, les schismes, les tremblements de terre, les guerres de religion et les guerres idéologiques, le grain de sénevé mis en terre sur les collines...

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