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Liban - Interview

Baudis : Le Liban, un modèle de diversité culturelle

Le président de l'Institut du monde arabe (IMA), Dominique Baudis, en tournée au Liban, a souligné à « L'Orient-Le Jour » l'importance de l'existence d'un pont culturel entre la France et le monde arabe.
OLJ : Quel était le but de votre tournée au Liban ? Aviez-vous un message spécifique à délivrer aux responsables libanais ?
D.B. : Le but de ma visite était de rencontrer, dans le cadre de la coopération qui existe à différents niveaux entre le Liban et la France, plusieurs responsables libanais, notamment le président Michel Sleiman, pour lui témoigner d'abord de l'estime que lui portent les Français, surtout pour son rôle louable de maintien de l'équilibre après l'impasse politique qui avait plongé les institutions dans la paralysie durant deux ans, mais aussi pour discuter des moyens susceptibles de renforcer davantage la coopération sur le plan culturel entre les deux pays, maintenant que la vie institutionnelle a repris son cours au Liban. Ma visite était également destinée à participer au festival du MENA Cristal Awards, qui se déroule au Liban pour la 3e année consécutive, prouvant encore une fois la place prépondérante du Liban dans la région sur le plan de la créativité publicitaire.

OLJ : Comment évaluez-vous la coopération qui existe aujourd'hui entre le Liban et la France ? Quel rôle l'Institut du monde arabe (IMA) joue-t-il pour soutenir cette coopération ?
D.B. : Le Liban et la France partagent une amitié datant de plusieurs siècles qui a mûri au fil du temps, comme en témoignent les nombreux accords de coopération sur les plans économique, politique et culturel actuellement en vigueur. En ce qui concerne l'apport particulier de l'IMA, nous avons organisé une série d'événements au cours des dernières années axés sur le Liban, dont la fameuse exposition « La Méditerranée des Phéniciens - De Tyr à Carthage », organisée il y a deux ans en collaboration avec le musée du Louvre et le Musée national libanais. Le groupe a choisi de soutenir cette exposition dans le cadre de son activité de mécénat pour, une fois de plus, promouvoir la culture arabe et méditerranéenne auprès des publics français et européen et de leur permettre de mieux connaître la civilisation des Phéniciens, leur extension, la géographie de leurs échanges avec les peuples des rives du Nord et du Sud. Nous comptons organiser prochainement un nouvel évènement visant à promouvoir les créations des peintres, sculpteurs et autres artistes libanais. Nous avons également signé cette semaine, dans le cadre d'un colloque organisé par la fondation Safadi à l'IMA sur l'intégration du Liban dans l'Union pour la Méditerranée (UPM), un accord de coopération avec ladite fondation en vertu duquel plusieurs colloques analogues seront organisés dans les prochains mois à Paris et à Tripoli.

OLJ : Pensez-vous que l'action menée par l'IMA sera plus ardue ou au contraire plus facile, au lendemain de la guerre contre Gaza ?
D.B : La tragédie de Gaza, que nous avons douloureusement vécue au sein de l'IMA, ne fera que renforcer notre détermination à combattre certains préjugés et à promouvoir davantage la culture arabe. Le 1er février, un concert exceptionnel au profit des victimes de Gaza, regroupant de nombreux artistes dont Rachid Taha et Jamel Debbouz, sera ainsi organisé à l'IMA. Une exposition d'artistes palestiniens est également prévue pour cet été. Cet institut, qui œuvre depuis 20 ans à développer et approfondir en France l'étude, la connaissance et la compréhension du monde arabe, en dépit des nombreuses guerres et évolutions politiques conjoncturelles dans la région, est résolu à continuer ce combat avec la même ferveur. Notre travail porte d'ailleurs déjà ses fruits comme en témoigne la visite chaque année de près d'un million de personnes à l'IMA.

OLJ : Vous avez été journaliste à la radio et à la télévision libanaise entre 1971 et 1973. Quel regard portez-vous sur le Liban 36 ans plus tard ?
D.B : En effet, c'est au Liban que j'ai appris mon métier de journaliste, et c'est grâce à ce pays que j'ai pu comprendre avec plus de profondeur la structure politique et sociale du Moyen-Orient. Cela m'a permis, en partie, de devenir plus tard reporter pour la première chaîne française dans la région. Même après avoir quitté le Liban au début de la guerre civile, je n'ai jamais vraiment rompu le lien avec ce pays, que je considère comme ma deuxième patrie. J'ai toujours été fasciné par cet attachement inébranlable à la vie qu'ont les Libanais, et qui n'a jamais fait défaut même dans les moments les plus durs de leur histoire contemporaine. Après trois décennies teintées de violence, d'attentats, d'occupations mais aussi de soulèvements populaires et de libérations, je regarde le Liban et son avenir avec beaucoup d'espoir. Les Libanais ont réussi à survivre à toutes ces épreuves. Finalement, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

OLJ : Quel était le but de votre tournée au Liban ? Aviez-vous un message spécifique à délivrer aux responsables libanais ?D.B. : Le but de ma visite était de rencontrer, dans le cadre de la coopération qui existe à différents niveaux entre le Liban et la France, plusieurs responsables libanais, notamment le...
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