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Liban - Éclairage

Le régime dans le collimateur

Au moment où le Liban avance lentement sur le chemin de la stabilité et du dialogue, grâce aux efforts déployés par le président Sleiman, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a rouvert le dossier des prisonniers et disparus dans les geôles israéliennes, lors de sa conférence de presse télévisée, jeudi dernier.
À la veille de l'assassinat de Imad Moghnié, le patron du parti de Dieu a en effet tenté de « reprendre les hostilités » avec Israël autour de ce dossier, en soulignant que l'État hébreu détient toujours les dépouilles de quelque 350 martyrs libanais, laissant craindre une éventuelle attaque de son parti contre des cibles israéliennes. Il a en outre soulevé l'affaire des quatre diplomates iraniens, imputant la responsabilité de faire toute la lumière sur leur sort au gouvernement libanais et aux Forces libanaises.
Cette offensive du Hezbollah a coïncidé avec la campagne médiatique lancée par les députés Amal pour obtenir l'allocation de 60 milliards de livres au Conseil du Sud. Frappante simultanéité qui laisse à penser qu'une main invisible a déplacé les pions sur l'échiquier local, pour exacerber les tensions afin d'exercer des pressions sur le mandat actuel.
Il semble d'ailleurs que l'élargissement de la base populaire de ce mandat auquel se sont en outre ralliées plusieurs figures de la majorité et de l'ancienne opposition commence à inquiéter cette dernière. Le 8 Mars et ses alliés cherchent donc à imposer leurs propres conditions au régime pour le garder prisonnier de leurs positions politiques, en riposte à l'accueil favorable qu'a reçue dans les rangs de la majorité l'idée de créer un bloc parlementaire soutenant le chef de l'État. Une idée perçue comme une menace par l'ancienne opposition qui y voit un moyen de drainer les voix d'électeurs aounistes.
Le 8 Mars et ses anciens alliés ont explicité cet arsenal de positions à la veille de la réunion du comité des experts où siègeront un représentant de chacun des Quatorze, pour tenter de synthétiser les différents projets de stratégie de défense présentés jusque là. Il convient de rappeler à cet égard que les participants au dialogue attendent toujours le projet du Hezbollah dont les ténors, Hassan Nasrallah en tête, n'ont pas hésité à déclarer que « la résistance est la seule stratégie de défense possible ».
Outre les considérations électorales, c'est pour se soustraire à l'exercice consistant à soumettre la vision de son propre parti au dialogue, et donc aux négociations, que Hassan Nasrallah a explicité ses dernières positions relatives au dossier des disparus, estiment à cet égard des parties de la majorité. Ces dernières s'interrogent sur le fait de savoir pourquoi le Hezbollah ne fournit-il pas les informations dont il dispose à cet égard au gouvernement pour lui permettre de mener des négociations ? « Pourquoi le parti de Dieu continue-t-il d'entraver toute action de l'État dans le Sud, sans déployer le moindre effort pour offrir aux habitants de cette région les outils nécessaires pour rester attachés à leur terre, en y construisant des abris antiaériens par exemple ? lancent-elles également. Pourquoi le Hezbollah ne réclame-t-il jamais les prisonniers libanais en Syrie ? Faudrait-il créer une résistance chrétienne pour libérer les parcelles du territoire libanais que continue d'occuper l'armée syrienne ? »
Au moment où le Liban avance lentement sur le chemin de la stabilité et du dialogue, grâce aux efforts déployés par le président Sleiman, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a rouvert le dossier des prisonniers et disparus dans les geôles israéliennes, lors de sa conférence de presse...
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