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Économie - Finances publiques

Le budget 2009 prisonnier des calculs politiques

Le ministre des Finances établit un lien entre les 60 milliards de livres réclamés par le 8 Mars et une éventuelle hausse d'impôts. Une logique jugée irrecevable par un ministre de son propre camp.
Au lendemain de l'échec du Conseil des ministres à adopter le projet de budget 2009, le ministre des Finances, Mohammad Chatah, a laissé planer hier l'éventualité d'une hausse des impôts, qui serait, selon lui, nécessaire pour couvrir les 60 milliards de livres que réclame le 8 Mars pour le Conseil du Sud (CS).
« Allouer des ressources budgétaires supplémentaires à cet organisme suppose une augmentation par ailleurs des ressources de l'État, a-t-il ainsi déclaré lors d'une intervention télévisée. D'ailleurs, nous devons également réunir 450 millions de dollars afin de continuer à indemniser les victimes de la guerre de juillet 2006. Il faudrait donc solliciter l'aide des pays donateurs ou chercher à augmenter nos recettes qui proviennent de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), des taxes douanières et des transferts du secteur des télécoms. »
Néanmoins, un ministre du 14 Mars contacté par L'Orient-Le Jour a contredit son collègue des Finances en soulignant qu'« il n'y a aucun rapport entre une éventuelle hausse des impôts et les 60 milliards exigés par le 8 Mars pour le Conseil du Sud ». « Nous avons besoin d'augmenter les impôts et précisément la TVA ou les taxes douanières pour réduire le déficit budgétaire », a-t-il précisé, souhaitant s'exprimer sous le couvert de l'anonymat. « Ceci est une nécessité pour préserver la stabilité des Finances publiques, suite à la dernière augmentation salariale et à la veille de la reprise du paiement des indemnités aux victimes de la guerre de juillet 2006, a-t-il insisté. Les ministres du 8 Mars nous ont informés qu'ils seront favorables à la hausse des impôts si nous acceptons d'allouer 60 milliards au Conseil du Sud. Mais il ne faut pas tomber dans ce piège. Ce sont deux sujets complètement différents. »
Outre la question de la hausse des impôts, le ministre des Finances a rappelé qu'« (une loi votée en 2001) a accordé 300 milliards de livres au Conseil du Sud. Depuis, l'organisme a reçu 80 milliards de livres, et le gouvernement lui a récemment avancé 40 milliards supplémentaires ». « Cette avance est suffisante pour lui permettre d'honorer ses engagements auprès de la population. Les projets de développement du Liban-Sud doivent, quant à eux, relever de l'unique ressort du gouvernement », a-t-il lancé.
Une source ministérielle de la majorité a en effet confirmé à L'Orient-Le Jour que « l'avance de 40 milliards de livres permettra au Conseil du Sud de finaliser des projets quasiment achevés et de régler certaines dettes ». « Mais ces ressources ne pourront pas servir à financer de nouveaux projets », a-t-elle ajouté.
Or le 8 Mars réclame effectivement un budget suffisant pour conduire des projets de développement dans le Sud, à l'approche des élections. Le tandem Amal-Hezbollah refuse en outre toute proposition de suppression du CS tant que la Caisse des déplacés et le Haut Conseil du secours resteront en place, selon les propos tenus hier par les députés Ali Bazzi et Ali Khreiss ainsi que par le bloc parlementaire du Hezbollah.
Comment sortir donc de l'impasse afin de débloquer le budget en Conseil des ministres ?
« Il est complètement illogique d'allouer simplement 6 milliards de livres au Conseil du Sud pour lui permettre de couvrir ses frais administratifs sans pouvoir mener le moindre projet, affirme à cet égard un ministre. La somme de 60 milliards est toutefois exorbitante et il serait irrationnel de l'allouer au CS. D'autant que toute ressource supplémentaire attribuée à ce dernier doit donner lieu à une allocation identique au profit de la Caisse des déplacés. Sans oublier le fait que le ministre (du Tourisme) Élie Marouni réclame lui aussi des indemnités pour les habitants de Zahlé. »
Et ce ministre de conclure : « Il faut accorder une somme supérieure à 6 milliards de livres, mais largement inférieure aux 60 milliards de livres au Conseil du Sud et à la Caisse des déplacés, faute de quoi le problème perdurera. »
Au lendemain de l'échec du Conseil des ministres à adopter le projet de budget 2009, le ministre des Finances, Mohammad Chatah, a laissé planer hier l'éventualité d'une hausse des impôts, qui serait, selon lui, nécessaire pour couvrir les 60 milliards de livres que réclame le 8 Mars pour le Conseil du Sud (CS).« Allouer des...
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