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Économie - MENA Cristal Awards

Le Liban deviendra-t-il un centre régional pour la publicité au Levant et en Afrique du Nord ?

Dani Richa et Antonio Vincenti dressent un bilan positif de l'année dernière et disent s'attendre à une excellente année 2009 pour le secteur publicitaire.
Après une première journée marquée par des débats axés sur les défis auxquels les médias locaux et régionaux risquent de faire face à la lumière de la crise internationale, une atmosphère d'optimisme a plané sur la deuxième journée du MENA Cristal Awards. « L'année 2008 a été, malgré tout, une des meilleures années pour la publicité au Liban », a ainsi souligné hier le président de l'International Advertising Association (IAA) et directeur du groupe Impact BBDO, Dani Richa, dans un entretien avec L'Orient-Le Jour. Selon lui, les dépenses publicitaires ont augmenté en moyenne de 15 % au cours de l'année écoulée, une croissance importante, si « l'on prend en compte les événements politiques et sécuritaires ayant marqué la première moitié de 2008 ». Même son de cloche du côté de Antonio Vincenti, PDG de la société Les Affichages de Pikasso, qui estime la croissance observée au niveau du segment de l'affichage à près de 20 % en 2008.
Le Liban reste toutefois loin derrière plusieurs pays de la région et ne représente qu'une part négligeable du montant des investissements publicitaires au Moyen-Orient et en Afrique, déplore toutefois le président de l'IAA. « La valeur des espaces publicitaires exploités dans la région est estimée à 8 milliards de dollars en 2008, et les dépenses réelles à trois milliards de dollars. Quant au Liban, celles-ci évoluent depuis des années autour de 100 millions de dollars, soit moins de 4 % du budget régional », a-t-il précisé.
Taille de l'économie ou précarité sur le double plan sécuritaire et politique, le secteur de la publicité a en effet du mal à prendre son envol au Liban, comme en témoigne la stagnation des investissements publicitaires depuis au moins une décennie. Selon les estimations de Stat-Ipsos, les dépenses réelles sont passées de 105 millions de dollars en 1998 à 84 millions de dollars en 2006, avant d'atteindre de nouveau le niveau d'il y a 10 ans. Quant à l'année en cours, les dépenses publicitaires augmenteront de près de 15 millions de dollars, prévoit Dani Richa, en estimant que la demande locale sera soutenue par les campagnes électorales en vue des législatives du printemps prochain.

Perspectives optimistes
En dépit de la crise mondiale et régionale, les experts du secteur affichent en effet un optimisme particulier, non seulement pour 2009, mais pour les prochaines années à venir. Selon Antonio Vincenti, les effets de la crise ne se feront pas sentir au niveau du marché local de la publicité. « Contrairement à certains pays du Golfe, où les sociétés tombent aujourd'hui de haut après avoir connu des années de croissance soutenue, le Liban, qui volait déjà assez bas, ne souffrira pas dans une même mesure de cette crise », a-t-il souligné. Il suffit d'établir un simple parallélisme entre le Golfe et le Liban pour comprendre pourquoi ce dernier pays ne risque pas de pâtir du ralentissement économique mondial, ajoute Dani Richa. « À Dubaï, l'immobilier, qui représente plusieurs centaines de millions de dollars pour le secteur de la publicité, a été secoué de plein fouet par la crise, tandis qu'au Liban la part que représente ce secteur du total des dépenses publicitaires est négligeable, voir nulle, au niveau des segments télé et radio. Que ce secteur soit affecté directement ou indirectement, cela ne changera en rien la donne », explique-t-il.
Pour le président de l'IAA, le Liban pourrait même paradoxalement profiter de la crise, avec l'éventuel retour au pays de certains expatriés hautement qualifiés, dont le savoir-faire et l'expérience serviraient à améliorer davantage la qualité du travail publicitaire. Mais il pourrait surtout bénéficier d'un passage graduel, sur le plan géoéconomique, d'une monopolarité à une multipolarité, où les régions du Levant et de l'Afrique du Nord joueraient un plus grand rôle au côté des pays du Golfe. « La vraie opportunité aujourd'hui pour le Liban est de devenir un hub pour ces deux régions, en usant notamment de ses atouts en termes de créativité et de multilinguisme. D'ailleurs, plusieurs multinationales manifestent depuis un certain moment un plus grand intérêt pour venir s'implanter à Beyrouth. Pepsi-Cola a, par exemple, récemment installé son siège central pour la région du Levant et du continent africain dans la capitale libanaise. » Ces grandes compagnies serviront non seulement à créer de nouveaux emplois sur le marché local, mais également à doper le nombre de projets des agences locales à l'étranger. Celles-ci n'auront donc pas à craindre de devoir se tourner les pouces, « d'autant plus que sur les 10 prochaines années, l'Afrique sera le centre d'attention d'un grand nombre de compagnies et d'annonceurs », souligne Richa. Encore faut-il que la stabilité politique se maintienne pour que le Liban puisse saisir cette occasion en or.
Après une première journée marquée par des débats axés sur les défis auxquels les médias locaux et régionaux risquent de faire face à la lumière de la crise internationale, une atmosphère d'optimisme a plané sur la deuxième journée du MENA Cristal Awards. « L'année 2008 a...
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