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Diaspora - Correspondance

Des noces libano-indiennes à Washington : les jeunes libanais et les mariages interraciaux

Le mariage original, à Washington, d’une Libanaise, Maria Osman, et d’un Indien, Kavi Thakrar, s’est fait dans le respect des deux cultures.
La mariée est apparue dans un superbe sari argent et safran, la tête couverte d’un long voile rouge, comme le veut le cérémonial. Saris également pour les femmes de la famille, et longues tuniques à col officier pour les hommes portées sur un pantalon bouffant. Bref, aucune dérogation à la tradition vestimentaire prévue pour les noces. Sauf que la mariée et ses proches n’étaient aucunement issus du sous-continent. Son nom : Maria Osman, née libanaise, de parents libanais, Ghassan et Hania Osman. Néanmoins, elle épousait Kavi Thakrar, lui, indien pur sucre. Les deux jeunes gens s’étaient connus à Washington, où ils poursuivaient leurs études. Il a été convenu que le mariage serait un respect des deux cultures, c’est-à-dire qu’il serait scellé par une double cérémonie : indienne et libanaise. Ce qui fut fait.
Cet événement a réuni parents et amis venus des quatre coins du monde. À commencer par le Liban où le clan de la mariée est large (sa mère est née Salam, fille de Malek Salam). Idem côté de l’Inde : les parents du marié, vivant et travaillant entre Londres et Bombay, comptent un grand cercle familial. Côté amis, ont rappliqué du pays du Cèdre Sana Tawil et sa fille Maya, Raya Jellad et sa fille Najla, Houda Sinno, Suleima Mardam, Jeannette Frangié, Hachem et Amira Safieddine.
Au cours du mariage à l’indienne qui s’est donc déroulé selon le pur rituel hindou (autel abondamment fleuri), l’officiant a précisé que « cette cérémonie symbolisait l’engagement des mariés à honorer leurs racines et leurs cultures respectives. C’est à travers ce désir de partager leurs patrimoines qu’ils bâtiront une vie commune basée sur le respect, la joie et la connaissance ». Dans cet esprit, la mariée a fait son entrée au bras de son oncle Oussama Salam et non de son père car dans la célébration des noces indiennes on honore avant tout la branche maternelle de la mariée. Puis, entre la « jaya maallaa » (échange des guirlandes de fleurs) et la kanyadan (la consécration du mariage), Oussama Salam a lu des versets du Coran ayant trait au mariage. Par les soins explicatifs de l’officiant et par la mixité religieuse, l’assistance non indienne a pu participer à la beauté et à l’émotion de ce moment unique où les conjoints unissent leurs existences.
Le lendemain, très belle noce à la libanaise (avec « zaffé », comme au pays) dans un magnifique cadre historique : le Mellon auditorium, qui avec ses colonnes doriques est l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture classique telle qu’interprété aux USA dans les années 30.

Un phénomène de plus en plus récurrent
Ces noces libano-indiennes qui se sont déroulées dans la capitale fédérale sont un phénomène de société de la génération des trentenaires libanais, partis étudier à l’étranger, notamment aux USA, où ils sont amenés à pactiser quotidiennement, et le plus normalement du monde, avec d’autres jeunes venus d’horizons très divers. Ainsi, on voit de plus en plus de jeunes libanais et libanaises contracter des mariages interraciaux ou interculturels. La famille Osman est l’exemple même de cette nouvelle donne : l’une des sœurs de la mariée, Nayla, a épousé un Iranien, Ali Chahlavi, et l’aînée, Ghida, un Libanais de Zghorta, Ghassan Yammine, d’une autre confession que la sienne. Beaucoup d’autres jeunes du pays du Cèdre ont formé des couples panachés réussis. Parmi eux : Nadine Ziad Idriss (pédiatre) et l’Iranien Reza Sanaï (cardiologue), Marwan Jean Bitar et Jessica Cheng (père chinois et mère panaméenne), Dalia Mroué et l’Iranien Hussein Fateh (investisseur), Karim Alain Khoury (Impact BBDO) et l’Iranienne Neda Niaraki, Roula Abdel Baki et l’Iranien Ali Reza.
Le mariage original, à Washington, d’une Libanaise, Maria Osman, et d’un Indien, Kavi Thakrar, s’est fait dans le respect des deux cultures. La mariée est apparue dans un superbe sari argent et safran, la tête couverte d’un long voile rouge, comme le veut le cérémonial. Saris également pour les femmes de la famille, et...