La MTV s'en prend à la liste « Beyrouth Madinati », qui dénonce une « série de calomnies »

L’émission Lel Watan sur la chaîne MTV a mené mardi une campagne à charge contre la liste « Beyrouth Madinati 2025 », critiquant « l’inaction » des députés issus des milieux de la contestation qui la soutiennent, et s’en prenant vertement à plusieurs candidats. La liste a publié un communiqué le lendemain dénonçant « une série d’inexactitudes et d’accusations (...) allant jusqu’à la moquerie des CV des candidates et candidats, des attaques personnelles » et une « série de calomnies ». 

La journaliste Mariam Majdoline Laham, habituée des polémiques et dont le présentateur Joe Maalouf s’est dit admiratif de son « honnêteté », a d’abord critiqué sur la MTV les députés qui soutiennent la liste « Beyrouth Madinati 2025 », à savoir Ibrahim Mneimné, Paula Yacoubian et Melhem Khalaf, leur reprochant leur « inaction ». Elle a ensuite souligné qu’elle soutenait jusqu’aux législatives de 2022 au moins ce même mouvement de contestation. Elle a ensuite demandé à se pencher sur les candidats de la liste, invitant à « regarder ce que chacun a fait », dénonçant alors un prétendu manque de qualification de certains d’entre eux, ou leur présence sur la liste pour leur simple proximité avec des députés de la contestation. 

« Compétence professionnelle et académique » 

« Les candidats de la liste (...) sont un groupe d’avocats, d’ingénieurs, d’universitaires et de militants issus de la société civile et des forces du changement » a répondu dans un communiqué la liste « Beyrouth Madinati 2025 », expliquant avoir « fondé leur sélection sur des critères transparents, axés sur la compétence professionnelle et académique, l’engagement dans les affaires publiques et l’action locale sur le terrain pendant les crises ».

La liste a officiellement présenté ses candidats lors d’un rassemblement de quelques centaines de personnes place des Martyrs, au centre-ville de Beyrouth, le 7 mai.

Répondant à la « série de calomnies » sur les candidats, le communiqué explique ainsi que Souha Mneimné « n’a aucun lien de parenté avec Ibrahim Mneimné » (contrairement à ce qu’a avancé Mariam Majdoline Laham), ou que Sarah Mahmoud, « attaquée pour (n’) être (que) “mère de deux enfants”, dans une tentative de réduire son parcours à ce statut, revendique fièrement son rôle de mère ayant élevé deux enfants dans les valeurs citoyennes ».

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Une source proche de la liste explique à L’Orient-Le Jour que les critiques de la journaliste s’expliquent « soit par une véritable déception à l’égard du mouvement de la contestation, soit fait partie intégrante de la machine médiatique cherchant à décrédibiliser les députés de la contestation ». Les passes d’armes sont en effet fréquentes entre la MTV et les députés de la contestation, notamment autour du think tank Kulluna Irada (KI), fermement opposé au lobby bancaire. La chaîne libanaise prend en effet régulièrement la défense des milieux bancaires depuis le début de la crise économique en 2019.

Le communiqué de la liste beyrouthine dénonce enfin une « attaque méthodique et malveillante dans son timing, quelques jours avant l’échéance électorale ». Dimanche 18 mai, les électeurs à Beyrouth et dans la Békaa sont appelés à leur tour à voter pour les élections municipales, après les habitants du Mont-Liban et du Liban-Nord, et avant ceux du Liban-Sud, le 24 mai.

Lors des dernières en 2016, la liste « Beyrouth Madinati », dont la nouvelle se veut l’héritière, avait créé la surprise en récoltant près de 35 % des voix, sans toutefois obtenir de siège. Elle s’oppose une nouvelle fois ce dimanche avant tout à la liste de la coalition des partis politiques traditionnels.