La ministre libanaise des Affaires sociales, Hanine Sayed, recevant une délégation qatarie mardi au ministère, pour le lancement d'un programme d'aides. Photo ANI
Un programme d'aides pour les familles les plus pauvres qui ont été affectées par la guerre de treize mois entre le Hezbollah et l'Etat hébreu a été lancé mardi par le Qatar au ministère libanais des Affaires sociales. Financé par le Fonds qatari pour le développement et soutenu par le Croissant-rouge qatari, ce projet est patronné par l'ambassadeur de l'émirat au Liban, Saoud ben Abdel Rahman al-Thani.
« Ce projet, qui profitera à plus de 3000 familles libanaises dans le besoin à travers des aides financières sur trois mois, montre la présence du Qatar aux côtés du Liban dans tous les domaines », a déclaré l'ambassadeur, qui était présent au lancement du programme.
Le conflit qui a opposé le Hezbollah à Israël, du 8 octobre 2023 au 27 novembre 2024, a affecté une large partie de la population, notamment au Liban-Sud, dans la Békaa, et dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du parti chiite. Le pays tente par ailleurs de se remettre d'une grave crise économique depuis 2019.
Selon des chiffres du centre de recherches Information International, plus de 48 000 maisons ont été complètement détruites, 36 000 partiellement endommagées, et 140 000 ont subi des dégâts mineurs lors de cette guerre.
Un rapport définitif de la Banque mondiale, publié en mars, estime la facture du redressement et de la reconstruction à 11 milliards de dollars à « court et moyen terme ». La Banque mondiale décompose ce montant ainsi : 8,4 milliards de dollars en besoins « immédiats » pour la période 2025-2027 et 2,6 milliards supplémentaires à « moyen terme », soit entre 2028 et 2030.
La Banque mondiale évalue la facture totale des dégâts à 14 milliards de dollars : 6,8 milliards de dollars dans les régions touchées par les bombardements israéliens et des pertes économiques qui se chiffrent à 7,2 milliards de dollars. Ces estimations couvrent la période allant du 8 octobre 2023, date du début des affrontements entre les deux belligérants, au 20 décembre 2024.
Après des années de froid, les pays du Golfe s'investissent à nouveau au Liban depuis que le Hezbollah est sorti affaibli du conflit qui l'a opposé à Israël. Élu le 9 janvier dernier, le président Aoun, ainsi que le gouvernement formé par Nawaf Salam un mois plus tard, ont tous deux placé le rétablissement des relations diplomatiques avec le Golfe en tête de leurs priorités. Joseph Aoun s'est déjà rendu à Riyad et à Doha ces derniers mois.
Lors d'une visite en avril dans l'émirat, Joseph Aoun a affirmé avoir demandé à Doha « d’augmenter ses investissements au Liban ». Doha s'est régulièrement positionné comme un partenaire fiable du Liban, notamment en devenant l'un des principaux soutiens de l'armée libanaise, ou en apportant une aide financière directe et rapide en cas de crise, comme après la double explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020.