Photo de Mohammad Jihad Khaled, touché par des tirs de célébration au soir des élections municipales dans le Akkar, le 11 mai 2025.
Au moins deux personnes, dont une journaliste de la LBCI, Nada Andraos, ont été blessées par des balles perdues issues d'intenses tirs de célébration au Liban-Nord, dimanche soir après l'annonce des résultats des élections municipales.
Le premier incident a eu lieu dans la localité de Aïn el-Dahab, dans le Akkar, où un jeune homme de 15 ans, Mohammad Jihad Khaled, a été gravement blessé par l'un de ces tirs. Annoncé pour mort dans un premier temps, l'adolescent se trouve toujours en « soins intensifs » à l'hôpital public al-Habtour de Hrar, selon une source locale contactée par notre publication.
Par ailleurs, la journaliste de la chaîne LBCI, Nada Andraos, a été blessée à la jambe gauche alors qu'elle couvrait les résultats du scrutin à Tripoli. « Elle a été transportée à l'hôpital et se trouve en bonne santé », ont annoncé dimanche soir ses collègues à l'antenne.
« Il faut cesser cette pratique »
Lors d'une conférence de presse tenue ce lundi matin, le ministre de l'Intérieur Ahmad el-Hajjar a de nouveau appelé à « cesser cette pratique » des tirs de célébration, et a indiqué que les forces de sécurité intérieures (FSI) ont reçu l'ordre de poursuivre et d'arrêter les responsables de ces tirs qui ont provoqué des scènes de chaos dans plusieurs régions du Liban-Nord. Il a également souhaité un prompt rétablissement aux blessés, et appelé personnellement Nada Andraos pour lui transmettre ses vœux de rétablissement.
Selon l'armée, 35 « tireurs » présumés ont été arrêtés dans les différentes régions des deux mohafazats concernés, et des armes et munitions ont été saisies. Le commandement de l'armée a souligné dans un bref communiqué « la nécessité pour les citoyens de s'abstenir de tirer car cela met en danger la vie d'autrui, en plus de la responsabilité légale des personnes impliquées. »
De son côté, le Premier ministre Nawaf Salam a estimé dans un communiqué que ces tirs sont « moralement et légalement inacceptables » et qu'il s'agit d'un « phénomène honteux et rétrograde qui doit cesser ». « Les agences sécuritaires concernées, en particulier l'armée, ont arrêté de nombreux tireurs », a-t-il indiqué.
De nombreux autres incidents ont émaillé cette deuxième journée de scrutin municipal au Liban, le premier depuis 2016. Pas moins de 143 incidents sécuritaires et près de 120 altercations et bagarres ont perturbé le processus électoral, selon un bilan communiqué lundi par le ministre de l'Intérieur. Quelque 675 plaintes et réclamations ont également été enregistrées, dont 15 cas de « soupçons de fraude électorale sont en cours de vérification ».
« Le processus électoral dans le Nord et au Akkar s’est déroulé de manière satisfaisante malgré certaines difficultés survenues dès samedi et qui ont persisté en partie dimanche », a toutefois commenté M. Hajjar lors de son point presse.
Dimanche prochain, ce sera au tour des électeurs de Beyrouth et de la Békaa de se rendre aux urnes, suivis le samedi 24 mai de ceux du Liban-Sud.
Comment se fait-il qu'on ne désarme pas TOUT le Liban ?
22 h 36, le 13 mai 2025