
Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea. Photo ANI
Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a critiqué mercredi les déclarations de plusieurs responsables du Hezbollah qui ont rejeté l'idée du désarmement du parti chiite, tandis que l’État libanais, représenté par le président Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam, continue d'appeler au monopole des armes par l'armée libanaise.
« Nous avons entendu ces derniers jours des déclarations de plusieurs responsables du Hezbollah qui refusent la dissolution de la branche armée et de la branche de sécurité du parti », a déclaré M. Geagea lors d'une cérémonie partisane à Meerab. Il a par ailleurs rappelé que ces positions interviennent « à l'heure où le gouvernement de Nagib Mikati, qui était un gouvernement du Hezbollah par excellence, a accepté à l'unanimité le 22 novembre 2024 (quelques jours avant la mise en place du cessez-le-feu avec Israël, NDLR) la dissolution de toutes les infrastructures militaires qui ne sont pas rattachées à l'armée libanaise (...) et le monopole des armes, même légères, aux mains de l'armée et des forces de sécurité officielles dans tout le territoire libanais ».
Samedi dernier, Naïm Kassem, le leader du parti chiite, a annoncé que sa formation « ne permettra à personne de la désarmer ». Il s’est dit prêt à participer à un « dialogue sur une stratégie de défense complète » (et non pas sur son désarmement), à condition qu’Israël « cesse ses attaques » contre le Liban et se retire du Sud. Lundi, Hassan Fadlallah, député du Hezbollah, est revenu à la charge, estimant que le gouvernement devrait traiter d’autres dossiers plus « prioritaires » avant de se pencher sur la « stratégie nationale » de défense.
Le président Joseph Aoun a affirmé mardi dernier souhaiter faire de 2025 l'année du « monopole des armes » aux mains de l'État. Nawaf Salam, lui, a déclaré dimanche que « l'État libanais est seul maître de la décision de guerre et de paix, et la seule partie autorisée à posséder des armes. »
Rappeler au Hezbollah ses « engagements antérieurs »
Samir Geagea a aussi demandé aux autorités libanaises de « rappeler aux responsables du parti chiite leurs engagements antérieurs ainsi que ceux du gouvernement libanais, en vue de la mise en œuvre des termes de l'accord (de cessez-le-feu avec Israël, NDLR) le plus rapidement possible pour permettre l'expulsion complète d'Israël du Liban, mettre fin aux assassinats ciblés et reconstruire un État efficace au Liban ».
Un accord de cessez-le-feu a mis fin, le 27 novembre 2024, à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte entre Israël et le parti chiite, qui a été très affaibli. Il prévoit notamment le démantèlement de l'infrastructure militaire du Hezbollah entre le fleuve Litani et la frontière israélienne, à une trentaine de kilomètres au sud, ainsi que le retrait des forces israéliennes du sud du pays.
Washington fait pression sur les autorités libanaises pour qu'elles poussent au désarmement du Hezbollah. L'armée israélienne s'est maintenue dans plusieurs positions du sud du Liban et continue de mener des frappes, affirmant cibler le Hezbollah.
« Les Forces libanaises ne représentent plus seulement les chrétiens, mais expriment plutôt les aspirations de chaque Libanais libre », a déclaré M. Geagea, ajoutant que le but de sa formation « est de construire une véritable patrie ».
Heureusement qu’il y a Geagea qui défie ces vermines. Faut pas trop chercher comment le Liban en est arrivé là. Rien qu’à lire les perles de certains lecteurs et lectrices, on comprend vite.
04 h 04, le 24 avril 2025