
Le député du Hezbollah Hassan Fadlallah. Photo ANI
Le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a estimé lundi que le gouvernement devrait traiter d'autres dossiers plus « prioritaires » avant de se pencher sur la « stratégie nationale » de défense, alors le cabinet de Nawaf Salam a examiné jeudi l'application de la résolution onusienne 1701 et de la récupération par l’État du monopole des armes.
« Il y a des priorités que le gouvernement doit traiter d'abord, avant de passer aux autres propositions liées à la manière de protéger la souveraineté nationale par le biais d'une stratégie nationale », a affirmé M. Fadlallah lors d'une prise de parole à Aïtaroun (Liban-Sud) dans le cadre d'une commémoration en l'honneur de membres du Hezbollah tués dans des frappes israéliennes.
Les quatre priorités du gouvernement libanais
L'élu a ainsi souligné que « ces priorités sont au nombre de quatre : mettre fin aux attaques » israéliennes, « expulser » l'armée israélienne du territoire libanais, libérer les prisonniers du Hezbollah « capturés sur le champ de bataille » et reconstruire les villages détruits pendant la guerre. « Lorsque ces choses seront accomplies, nous pourrons parler d'une stratégie de défense afin de protéger la souveraineté de notre pays », a poursuivi Hassan Fadlallah.
« À l'heure où l'ennemi israélien continue de tuer, de s'infiltrer et de prendre notre pays pour cible, certains disent à la résistance : 'Venez discuter de votre force et de vos armes', sans même condamner ce que l'ennemi commet ». « Nous ne demandons à personne d'affronter l'ennemi, mais ceux qui méprisent le sang de notre peuple n'ont-ils pas honte de ne pas condamner les assassins et réclamer les armes de la résistance ? », a conclu le député.
Les autorités libanaises pressent pour que l'État récupère « le monopole des armes », notamment après deux tirs de roquettes depuis le Liban-Sud en direction d'Israël, auxquels l'État hébreu a riposté violemment en frappant notamment la banlieue sud de Beyrouth. Malgré la trêve conclue avec le Liban le 27 novembre, Israël continue de mener des frappes quasi-quotidiennes contre des membres présumés du Hezbollah, et maintient une présence au Liban-Sud dans cinq positions qu'elle juge « stratégiques ».
La semaine dernière, le président libanais Joseph Aoun avait affirmé qu'il œuvrait à faire de 2025 l’année « du monopole de l’État sur les armes ». Dimanche, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a souligné que « l'État libanais est seul maître de la décision de guerre et de paix, et la seule partie autorisée à posséder des armes ». De son côté, le secrétaire général du Hezbollah Naïm Kassem avait déclaré vendredi que son parti « ne permettra à personne de le désarmer », appelant à un « dialogue sur une stratégie de défense complète ».
Le gouvernment est souverain et decide de l'ordre des priorites.
19 h 26, le 22 avril 2025