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Culture - Trois questions à...

Nidal el-Achkar à la Berlinale : Je regrette d’avoir refusé de faire davantage de cinéma

À l’occasion de la sélection en compétition officielle pour la 75e édition de la Berlinale du film « Yunan », dans lequel elle joue le rôle de la mère de Georges Khabbaz, la matriarche du théâtre libanais s’est livrée pour « L’Orient-Le Jour » sur ses liens avec le cinéma.

Nidal el-Achkar à la Berlinale : Je regrette d’avoir refusé de faire davantage de cinéma

Nidal el-Achkar, le réalisateur de « Yunan » Ameer Fakher Eldin et Georges Khabbaz, avant la première du film à la Berlinale, le 19 février 2025. Photo Berlinale

Elle est la figure incontournable du théâtre au Liban. Mais, cette fois-ci, c’est sur le grand écran qu’on la retrouve. Nidal el-Achkar sait arriver là où l’on ne l’attend pas. C’est ainsi qu’elle donne la réplique à l’acteur et scénariste Georges Khabbaz, qui joue le rôle de Mounir, le héros du film Yunan, et dans lequel elle tient le rôle de sa mère. Projeté pour sa première mondiale dans le cadre de la compétition officielle de la 75e édition de la Berlinale, ce film réalisé par Ameer Fakher Eldin est le fruit d’une réflexion sur l’exil et l’identité. Une histoire dans laquelle la voix entêtante de Nidal el-Achkar et son jeu d’actrice poussent le spectateur à se confronter à sa propre filiation. Au détour d’une conversation à bâtons rompus, elle revient pour L'Orient-Le Jour sur son rapport au cinéma et au théâtre.

Comment le projet de « Yunan » est-il arrivé jusqu’à vous ?

Georges Khabbaz m’a appelée pour me prévenir qu’un jeune homme nommé Ameer Fakher Eldin allait me contacter. Je lui ai immédiatement demandé : « le réalisateur ? » Il était surpris de ma réponse ! J’avais justement vu son premier film Al-Garib (The Stranger, 2021) qui se déroule dans le Golan syrien occupé qui m’avait fait fondre en larmes de par sa particularité et sa sensibilité. Quand Ameer m’a contactée, je l’ai d’autant plus apprécié. Il a insisté sur l’importance de mon rôle, quand bien même je n’ai que deux scènes, et sur le fait qu’il fallait que je prenne part au projet. Le scénario ne ressemble à aucun autre. C’est comme un long poème filmé à propos de la vie intérieure d’un être isolé dans un pays qui lui est étranger et de cette perdition que l’on ressent lorsque l’on n’est pas chez soi. J’ai accepté avec plaisir.

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Dans ce film, Georges Khabbaz et vous-mêmes, deux acteurs de théâtre, se rencontrent devant une caméra. Comment avez-vous travaillé votre scène à deux, tournée en plan-séquence ?

Je me suis imprégnée du texte et j’ai profondément compris sa véritable signification. J’aime beaucoup Georges Khabbaz et j’avais déjà travaillé avec lui dans le cadre d’un festival de théâtre il y une vingtaine d’années dans lequel il avait joué Le Roi se meurt. C’était fantastique ! L’on ne peut soupçonner que quelqu’un qui fait du théâtre comique puisse jouer un rôle si incroyable dans Yunan, j’avais toujours les larmes aux yeux. C’était bizarre : l’improvisation était tellement juste car les sentiments sont toujours les mêmes, que ce soit au théâtre ou au cinéma. Il faut seulement s’ajuster. J’ai vraiment ressenti cette bouffée d’amour de cette mère pour ce garçon complètement perdu et qui a tellement de problèmes. À la fin de notre scène, toute l’équipe était en larmes sur le plateau. Je n’ai d’abord pas compris (rires). C’était merveilleux de travailler ensemble.

Quel est votre rapport au cinéma ?

J’ai choisi le théâtre depuis longtemps. Au fil du temps, beaucoup de personnes m’ont demandé de faire du cinéma et j’ai toujours refusé. Je le regrette aujourd’hui. Le cinéma est à ce point merveilleux. J’ai tout de même participé à quelques projets, mais pour des amis. Par exemple, lorsque j’ai pris part au tournage de Une femme française (réalisé par Régis Wargnier, 1994) ou de Place Vendôme (1998) aux côtés de Catherine Deneuve. Je l’ai fait car j’ai beaucoup d’affection pour la réalisatrice, Nicole Garcia. Je mettais mon travail en suspens et j’y allais pour leur faire plaisir. D’ailleurs, je suis en train de préparer un film avec Georges Khabbaz. Intitulé Noura, le scénario a été écrit par mon fils, Omar Naïm, qui le réalisera également. Mon fils voulait m’écrire un rôle depuis longtemps. Georges et moi avons adoré le scénario. Il parle d’une mère qui a perdu son fils depuis 25 ans, elle ne sait pas où il est et elle attend toujours. Je ne peux pas vous en dire plus ! À suivre donc…

Elle est la figure incontournable du théâtre au Liban. Mais, cette fois-ci, c’est sur le grand écran qu’on la retrouve. Nidal el-Achkar sait arriver là où l’on ne l’attend pas. C’est ainsi qu’elle donne la réplique à l’acteur et scénariste Georges Khabbaz, qui joue le rôle de Mounir, le héros du film Yunan, et dans lequel elle tient le rôle de sa mère. Projeté pour sa première mondiale dans le cadre de la compétition officielle de la 75e édition de la Berlinale, ce film réalisé par Ameer Fakher Eldin est le fruit d’une réflexion sur l’exil et l’identité. Une histoire dans laquelle la voix entêtante de Nidal el-Achkar et son jeu d’actrice poussent le spectateur à se confronter à sa propre filiation. Au détour d’une conversation à bâtons rompus, elle revient pour L'Orient-Le Jour sur...
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