
Des passagers poussant leurs bagages à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB), le 8 janvier 2024. Photo Mohammad Yassine / L'OLJ
L’Iran a interdit aux avions libanais de rapatrier des dizaines de ressortissants bloqués sur son sol vendredi, en représailles à la décision de Beyrouth d’interdire l’atterrissage d’au moins un avion de la compagnie Mahan Air à l’aéroport international de Beyrouth (AIB) jeudi soir, rapporte l’agence Reuters. Téhéran a déclaré qu’aucun avion libanais ne serait autorisé à atterrir tant que ses propres vols ne seraient pas acceptés à Beyrouth.
Plus tôt, l’Iran avait accusé Israël d’avoir perturbé son trafic aérien avec le Liban, après l’interdiction d’atterrissage de deux avions à l’AIB, une décision qui avait suscité une vive polémique et provoqué des manifestations de partisans du Hezbollah.
Selon des déclarations rapportées par l'agence Irna, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ismaël Beqaei, a évoqué vendredi « les menaces » israéliennes contre un avion de passagers transportant des citoyens libanais, qui ont « perturbé des vols normaux vers l'aéroport de Beyrouth ». Cela constitue une « violation continue et flagrante du droit international et de la souveraineté du Liban », a ajouté le porte-parole, qui a appelé la communauté internationale, et notamment l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), à « mettre un terme au comportement dangereux d'Israël vis-à-vis de la sécurité de l'aviation ».
Accusations israéliennes visant l'AIB
Jeudi soir, l'ambassadeur iranien au Liban, Mojtaba Amani, avait annoncé l'annulation par le gouvernement libanais d'autorisations concernant deux vols faisant des liaisons hebdomadaires entre l'Iran et le Liban. M. Amani avait lié cette décision à des accusations lancées en début de semaine par le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, selon lesquelles la Force al-Qods des Gardiens de la révolution iraniens et le Hezbollah avaient «utilisé ces dernières semaines l'AIB, par le biais de vols civils, pour faire passer en contrebande des fonds destinés à armer» le Hezbollah.
Tel-Aviv avait déjà accusé à plusieurs reprises l'Iran d'envoyer des armes au parti chiite via l'AIB. Le parti chiite et les responsables libanais ont nié ces accusations, mais à plusieurs reprises ces dernières semaines, depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël fin novembre, des tensions sont survenues à l'AIB sur fond de fouilles d'avions et responsables iraniens.
Suivi « assidu » pour rapatrier les Libanais coincés à Téhéran
Réagissant à cette affaire, le bureau de presse du ministère des Travaux publics et des Transports a affirmé suivre «assidûment» ce dossier. « Le ministre des Travaux publics et des Transports suit ce dossier de manière directe, en parfaite coordination avec le ministère des Affaires étrangères et la compagnie Middle East Airlines (MEA), pour garantir un retour rapide et digne des Libanais » coincés à Téhéran, a publié le ministère dans un communiqué.
Israël a accusé à plusieurs reprises le Hezbollah d'utiliser le seul aéroport du Liban pour transférer des armes et de l'argent depuis l'Iran. Cette semaine, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a une nouvelle fois accusé la Force al-Qods des Gardiens de la révolution iraniens et le Hezbollah d'avoir « utilisé ces dernières semaines l'AIB, par le biais de vols civils, pour faire passer en contrebande des fonds destinés à armer » le mouvement libanais. Le parti chiite et les responsables libanais ont nié ces accusations, mais à plusieurs reprises ces dernières semaines, depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël fin novembre, des tensions sont survenues à l'AIB sur fond de fouilles d'avions et responsables iraniens.
Il a ajouté qu'il « est possible pour ceux qui souhaitent revenir » de passer par des pays voisins, selon les possibilités, et sans frais supplémentaires, affirmant une « coordination directe avec l'ambassadeur libanais en Iran pour finaliser les procédures et résoudre tout problème éventuel ». De son côté, « le ministère des Affaires étrangères poursuit ses contacts avec les autorités iraniennes pour faciliter un retour immédiat ». Le ministère « ne ménagera aucun effort pour prendre les mesures appropriées afin de garantir le retour des vols entre le Liban et l'Iran conformément aux normes internationales en vigueur ». L'institution désormais dirigée par Fayez Rassamny, qui relève de la quote-part du Parti socialiste progressiste (PSP), assure encore que « garantir la régularité du fonctionnement de l'AIB selon les plus hauts standards internationaux fait partie de ses priorités ».
Plus tôt, le ministre libanais des Affaires étrangères, Joe Raggi, avait affirmé que son ministère travaille à assurer le retour de citoyens libanais coincés en Iran, évoquant sur la chaîne al-Jadeed « des contacts intensifs avec le ministère des Transports, l'Aviation civile, la MEA et l'ambassade du Liban à Téhéran, afin d'assurer le retour des Libanais à Beyrouth dans les plus brefs délais ». Il avait encore dit que le palais Bustros « suit de près l'affaire du refus par l'Iran d'autoriser l'atterrissage de deux avions libanais sur son territoire et cherche une issue sur le plan politique, tandis que la MEA s'occupe de l'aspect technique du dossier ».
Refus d'autoriser la MEA à rapatrier les Libanais
Une source informée contactée par L'Orient-Le Jour a précisé que Beyrouth a demandé l'autorisation aux autorités iraniennes, via la direction de l'Aviation civile, d'envoyer deux vols de la MEA à Téhéran ce vendredi pour rapatrier les Libanais bloqués, mais que celles-ci ont refusé.
Ce rebondissement jeudi soir de l'interdiction d'atterrir de deux avions de la compagnie iranienne Mahan Air à Beyrouth a provoqué la colère de partisans du Hezbollah, qui ont fermé des routes dans la banlieue sud de la capitale, forçant l'armée libanaise à intervenir.
Une guerre ouverte a opposé le Hezbollah et Israël de septembre à novembre 2024. Le groupe chiite en est sorti affaibli après que sa direction a été largement décimée par Israël.
Cette affaire a en outre poussé le député Achraf Rifi (Liban-Nord), opposant notoire au Hezbollah, à réclamer une fois de plus auprès des autorités, notamment du président Joseph Aoun, du Premier ministre Nawaf Salam, et du ministre Rassamny, l'ouverture de l'aéroport de Qleiaat, au Liban-Nord. Une revendication portée depuis des années alors que les opposants au parti chiite reprochaient sa mainmise sur l'AIB, située dans la banlieue sud, fief du Hezbollah.
SUPERBE. NOUS NE VOULONS PAS ALLER CHEZ VOUS COMME NOUS NE VOULONS PAS QUE D,AUTRES, TERRORISTES ET MATERIAUX, NOUS VIENNENT DE CHEZ VOUS. BRAVO KHAMENEI. VOTRE AUTO-ASPHYXIE SIED A TOUS. QUELQU,UN DIRAIT : WLEK SANFERLOU !
14 h 50, le 15 février 2025