
L'hôtel Smallville à Badaro. Philippe Hage Boutros/L'Orient-Le Jour
Des hôtels de luxe devraient rouvrir prochainement à Beyrouth, à la faveur d’une « amélioration des conditions économiques », a affirmé vendredi à L'Orient-Le Jour Pierre Achkar, président du syndicat des hôteliers. Selon lui, un sentiment général de stabilité semble émerger, porté par le cessez-le-feu instauré fin novembre, après plus de 13 mois de conflit entre le Hezbollah et Israël.
L’homme d’affaires émirati Khalaf al-Habtoor, propriétaire de deux hôtels à Beyrouth, avait annoncé jeudi sur la plateforme X son intention d’investir de nouveau au Liban, dès qu’un nouveau gouvernement sera formé.
M. Habtoor a plaidé pour le besoin de stabilité dans le pays pour garantir cet investissement. « Après l'élection du général Joseph Aoun à la présidence et la désignation du juge Nawaf Salam comme chef de gouvernement, nous avons espoir que le Liban se dirige vers de la stabilité », avait écrit l'homme d'affaires.
Dans une interview au site d'informations Arab News il y a une semaine, l'homme d'affaires émirati avait indiqué qu'il comptait rénover Habtoor Land, un parc d'attraction lancé à Jamhour (Baabda) au début des années 2000 et abandonné depuis, ainsi que le centre commercial Habtoor, situé près de son hôtel à Beyrouth, qui avait fermé au début de la crise économique en 2019.
Le 14 janvier, la société d'investissement saoudienne Kingdom Holding Company (KHC), détenue par le prince al-Walid ben Talal, ainsi que ce dernier, ont annoncé que l'hôtel Four Seasons à Beyrouth rouvrira ses portes début 2026.
Selon Pierre Achkar, certains hôtels demeurent fermés, à l’instar du Monroe au centre-ville de Beyrouth, tandis que d’autres, comme le Phoenicia, n’ont pas encore rouvert complètement. « Cela devrait évoluer dans le bon sens », a-t-il estimé.
De nombreux établissements hôteliers sont restés fermés depuis la double explosion au port de Beyrouth en 2020, un drame exacerbé par la crise économique déclenchée en 2019. Si des réouvertures avaient été initialement prévues, la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023, suivie de l’intensification des tensions au Liban-Sud, qui ont tourné à la guerre totale fin septembre dernier, ont retardé ces événements.
Beyrouth compte 500 chambres de luxe, et le pays en totalise 40 000, d’après M. Achkar. Cependant, le secteur hôtelier peine à capitaliser sur la reprise du tourisme post-Covid, concurrencé par les locations Airbnb et la préférence des expatriés libanais à séjourner chez leurs proches. Depuis des années, l’industrie hôtelière espère le retour des touristes fortunés en provenance des pays du Golfe, indispensables à la relance de son dynamisme.
Où en est le Four seasons ?
16 h 52, le 30 janvier 2025